Le jeu vidéo au Quebec
Une industrie en progression
Depuis près de 20 ans, l’industrie vidéoludique québécoise profite d’une croissance régulière. Sa valeur boursière ne cesse d’augmenter. En 2019, elle avoisine le milliard de dollars ! La province regroupe aujourd’hui plus de 53 % des professionnels canadiens du jeu vidéo. Cette concentration des talents attire les compagnies internationales. Elle favorise l’émergence de petites structures indépendantes, et les studios se multiplient. Seulement 60 en 2012, ils sont plus de 230 en 2021 !
Le jeu vidéo, un choix politique
L’attractivité québécoise résulte d’une politique ambitieuse lancée en 1996. Pour séduire les grandes entreprises vidéoludiques, le gouvernement leur offre un crédit d’impôt remboursable de 37,5 %. Appliqué sur les salaires, il encourage un recrutement massif. Le secteur emploie aujourd’hui plus de 15 000 personnes, contre 1 200 au début des années 2000. On estime que les travailleurs étrangers représentent 10 à 20 % de cette masse salariale.
Montréal, le cœur de l’industrie
4e ville la plus dynamique au monde, Montréal est devenu en 20 ans une plaque tournante du jeu vidéo. Son profil sectoriel promet aux professionnels des couts d’exploitation avantageux :
- un prix moyen des loyers commerciaux faible (147 € / m2 contre 457 € / m2 à Paris) ;
- une tarification de l’électricité réduite pour les entreprises (4,04 ¢CA / kWh) ;
- des subventions et des prêts sans intérêts ;
- des crédits d’impôts sur les salaires.
Près de 15 000 employés se concentrent dans la Cité lumière. Répartis sur plus de 200 studios, ils profitent d’un écosystème complet de services et d’outils performants : infrastructures numériques, assurances qualité, incubateurs de talents, espaces de coworking, sonorisation, localisation, festivals, associations, etc.
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Le marché de l'emploi vidéoludique au Québec
Au Québec, les offres d’emploi dans le secteur du jeu vidéo foisonnent ! En pleine expansion, l’industrie souffre d’une réelle pénurie. En septembre 2020, le Journal de Montréal estime à 2 000 le nombre de postes à pourvoir. Toutes les professions vidéoludiques sont concernées : programmeurs, artistes, animateurs, ingénieurs, comédiens, managers, communicants, commerciaux, etc. Quelles que soient vos compétences, vous avez vos chances !
Les techniciens avantagés
Les entreprises locales recherchent principalement des programmeurs et des développeurs. 30 % des offres d’emploi disponibles ciblent ces techniciens. Ils bénéficient d’une forte mobilité et de primes à la compétence.
Selon TECHNOCompétences, l’industrie du jeu vidéo manque :
- de programmeurs 3D, en intelligence artificielle et en système physique ;
- d’artistes techniques ;
- de riggers ;
- de designers USX.
Une opportunité pour les Français
Faute d’employés, les recruteurs s’orientent vers les jeunes talents formés à l’étranger. En faisant pression sur le gouvernement québécois, ils favorisent l’immigration de travailleurs qualifiés. Nos jeunes diplômés profitent ainsi de conditions d’accueil particulièrement favorables. En acceptant quelques concessions, vous trouverez facilement un poste outre-Atlantique.
Devenez entrepreneur de votre potentiel et transformez votre passion pour les jeux vidéo en compétences. Les formations des écoles Gaming Campus couvrent tous les métiers du jeu vidéo : développement informatique, business, arts numériques et nouveaux métiers de l’esport. Formations en alternance en MBA, MSc et 1 stage chaque année de bachelor.
Les formations disponibles à la Cité lumière
Vous souhaitez poursuivre votre cursus français à Montréal ? Pour répondre au défi du numérique, la métropole favorise la création d’un écosystème vidéoludique stable. Elle multiplie les projets d’appui économique et représente un véritable pôle d’excellence. L’éducation fait partie intégrante de sa stratégie.
Montréal propose aujourd’hui 45 formations collégiales et 16 formations universitaires professionnalisantes. Leurs diplômes reconnus sont autant délivrés aux étudiants locaux qu’aux étudiants étrangers. Des écoles privées, comme la NAD, l’ISART ou le collège LaSalle, dispensent des enseignements spécialisés en lien direct avec les grandes entreprises du secteur (voir les écoles à Montréal).
Une carrière dans le jeu vidéo québécois
De nos jours, obtenir un emploi dans l’industrie du jeu vidéo passe par l’expérience, les portfolios et les diplômes. Les entreprises québécoises privilégient les étudiants sortant d’une école spécialisée, mais ouvrent aussi leurs portes aux jeunes talents ambitieux issus d’autres formations. La ville de Montréal estime que les diplômes les plus représentés dans le secteur sont ceux :
- du génie informatique et du génie logiciel (37 %) ;
- du cinéma et du multimédia (27 %) ;
- de l’art et du design (16 %).
Pour décrocher un poste, vous devrez faire vos preuves ! Des créations réussies aux Games Jam ou des jeux édités en indépendant prouveront vos compétences. Constituez-vous un bon portfolio, touchez à tous les domaines et multipliez les expériences ! Les recruteurs sont sensibles à la passion. Ils apprécient les carrières non linéaires et les cultures générales riches. S’ils repèrent en vous un potentiel, ils vous embaucheront sans hésitation, même si vous possédez un profil atypique.
Découvrez plus de 50 métiers du jeu vidéo.
Une formation continue
Les artistes, les commerciaux et les techniciens doivent constamment suivre les évolutions vidéoludiques. Restez à jour ! Renseignez-vous sur les nouvelles technologies et les dernières innovations en la matière ! Au Québec, 2 structures principales soutiennent les professionnels du jeu vidéo dans leur formation continue.
- TECHNOCompétences accompagne les techniciens T1 : développeurs, informaticiens, communiquants, etc. L’association met à votre disposition des enquêtes régulières sur la main-d’œuvre locale et rassemble des connaissances sur les technologies actuelles.
- SYNTHÈSE favorise la créativité numérique. En collaboration avec le ministère de l’Éducation, les laboratoires et les universités, l’organisation met en place des initiatives porteuses à destination des artistes.
Petits studios vs grands studios
Grâce au dynamique marché québécois, vous vous pensez assuré de trouver un emploi ? Oui, mais méfiez-vous. Chaque entreprise possède ses propres critères de recrutement, et votre profil ne conviendra pas à tous les coups.
Avec leurs équipes réduites, les studios indépendants recherchent surtout des professionnels seniors touche-à-tout. Elles privilégient les profils transversaux et expérimentés ayant une totale maitrise de leur domaine de compétence. Si vous débutez, ciblez plutôt les multinationales. Elles acceptent plus facilement les jeunes diplômés. Au sein de leur structure, elles vous offrent de réelles possibilités d’évolution, bien qu’elles limitent votre autonomie.
Une montée en grade progressive
À l’inverse d’autres secteurs d’activité, celui du jeu vidéo récompense le mérite. Les vétérans les plus expérimentés décrochent des postes de direction prestigieux, même s’ils ont commencé au bas de l’échelle.
En début de carrière, vous travaillerez sans doute sur des projets peu intéressants. Ne lâchez rien ! Avec de bons résultats, et en gagnant en expérience, vous obtiendrez régulièrement des promotions. Un jour, vous dirigerez vos propres équipes sur des projets qui vous correspondent. Prenez simplement votre mal en patience.
De grandes entreprises solidement implantées
8 acteurs internationaux du jeu vidéo résident sur le sol montréalais. Ils forment les futurs talents et proposent de nombreux emplois aux jeunes diplômés. Si vous souhaitez tenter l’aventure outre-Atlantique, retenez leurs noms !
Deux grands pionniers
L’histoire de l’industrie vidéoludique québécoise débute en 1995 avec BioWare. Premier grand studio de la Belle Province, il enchaine les succès mythiques : Baldur’s Gate, Neverwinter, Stars Wars : Knight of the Old Republic, Dragon Age, Mass Effect, etc. En 2018, il embauche 500 employés. Malheureusement, les échecs successifs d’Andromeda et d’Anthem menacent aujourd’hui son avenir.
En 1997, quelques années après la création de BioWare, Sylvain Vaugeois souhaite développer un pôle high-tech compétitif à Montréal. Sur un coup de poker, il invite Yves Guillemot à fonder une antenne d’Ubisoft au Québec et convainc le gouvernement de lui offrir un crédit d’impôt de 50 %. En 2005, le succès du premier Tom Clancy forge la réputation du jeune studio. Il gagne progressivement en importance et dirige aujourd’hui le développement de grandes licences de l’éditeur français : Prince of Percia, Far Cry, Assassin’s Creed, For Honor, etc. Avec ses 4 500 salariés dans la métropole, Ubisoft est désormais le premier employeur de la région.
Un essor continu
Depuis le début des années 2000, les promesses de crédits d’impôt et les jeunes talents formés par Ubisoft aiguisent l’appétit des grands groupes. Leur participation grandissante construit l’image d’excellence de Montréal. Elle accélère la croissance du secteur qui accueille peu à peu de nouvelles et nombreuses multinationales vidéoludiques :
- Gameloft en 2000 (Overdrive City, Dugeon Hunter, MonderCombat, Gangstar, etc.) avec 450 employés ;
- Electronic Arts en 2004 (Need for Speed Nitro, Army of Two, Dead Space Remake) avec 850 employés ;
- Square Enix, à travers Eidos Montréal, en 2007 (Shadow of Tomb Raider, Deus Ex : Human Revolution, Thief, etc.) avec 500 employés ;
- Fremantle Media, à travers Ludia, en 2008 (Warior of WaterDeep, Dragons, Jurassic World, Lovelink, etc.) avec 300 employés ;
- Warner Bros Games en 2010 (Batman : Arkham Origins et Gotham Knights) avec 500 employés ;
- Epic Games en 2018 (Fortnite et Unreal Engine) avec 25 employés ;
- SEA Group, à travers Phoenix Labs, en 2020 (Dauntless) avec 250 employés.
Un marché toujours florissant
L’épidémie de covid-19 est loin d’avoir affaibli les géants du jeu vidéo ! Avec leurs chiffres d’affaires conséquents, ils poursuivent leur développement et continuent de créer de nombreux emplois. En mars 2021, Amazon Games s’installe à son tour à Montréal. Comme d’autres avant lui, le nouveau studio débauche ses talents chez Ubisoft. Il recrute l’ancienne équipe derrière Rainbow Six Siege : Romain Rimokh (directeur narratif), Xavier Marquis (directeur créatif), Alexandre Rémy (directeur du marketing) et Luc Bouchard (producteur).
Des studios indépendants bien représentés
Dans l’industrie vidéoludique québécoise, les professionnels expérimentés sont loin d’être délaissés ! De nombreux studios indépendants recrutent des vétérans. Ils offrent d’importantes opportunités d’évolution. Citons par exemple :
- Red Barrels. Grâce à la licence Outlast, le studio accomplit l’exploit de générer un revenu de plus de 65 millions de dollars en 10 ans, avec seulement une quarantaine de salariés ;
- Sabotage Studio. Après le succès retentissant de The Messenger, la petite équipe lève 1,6 million de dollars grâce aux financements participatifs pour son nouveau projet Sea of Stars ;
- Behavior. La réussite commerciale de Dying Light permet à la compagnie d’embaucher plus de 700 salariés ;
- Polymorph Games. La fondation propose une petite révolution des city-builder. Elle participe à la Gamescom en 2018 et rencontre un vif succès ;
- Compulsion Games. Dirigés par un ancien employé d’Arkane Studio, les développeurs y jouissent d’une grande liberté créative. Leurs productions, Contrast et We Happy Few, sont de véritables prouesses artistiques.
Des rendez-vous annuels abondants
La métropole québécoise profite d’une vie culturelle riche. Chaque année, des associations organisent des évènements à destination du public et des professionnels : Comiccon Montréal, Rétro Néo Vidéo, Montréal Joue, Global Game Jam, Pixel Challenge, Montréal Game Jam, etc. Ils représentent autant d’occasions de gagner en expérience, de présenter vos projets et de faire vos preuves.
Le plus important de tous est le MEGAMIGS. Né de la fusion du Montréal Expo Gaming Arcade (MEGA) et du Montréal International Game Summit (MIGS), il s’agit du plus grand évènement B2B2C du pays. Il expose le travail des studios, sensibilise le public et offre un espace d’expression aux créateurs.
édition 2024
FAQ
- testeur : 31 000 $CA ;
- community manager : 45 000 $CA ;
- game designer : 54 000 $CA ;
- concept artist : 70 000 $CA ;
- développeur : 72 500 $CA ;
- technical artist : 75 000 $CA ;
- chef de projet : 75 000 $CA.
Tout savoir sur l’univers du jeu vidéo
Ressources documentaires gratuites pour vous aider à mieux comprendre le secteur du jeu vidéo. Les contenus indispensables du secteur du jeu vidéo rédigés par des experts du secteur et accessibles gratuitement.