Plongée dans l’univers du rétrogaming avec Les Editions Pix’n Love

Lors d’évènements dédiés à la culture japonaise ou aux jeux vidéo, un stand se distingue. Il abrite des centaines de livres avec une couverture épurée, arborant parfois une console d’antan ou des visages méconnus du grand public.

Les éditions Pix’n Love se cachent derrière ces ouvrages. L’entreprise était à l’origine fondée par une bande de passionnés de jeux vidéo. En créant la maison d’édition, ils se sont donnés pour mission de démocratiser le jeu vidéo à travers des ouvrages de référence.

Presque 20 ans plus tard, alors que deux des trois fondateurs, Florent Gorges et Sébastien Mirc, ont pris leur envol, la maison d’édition poursuit son aventure.

Elle recense aujourd’hui plus d’une centaine de livres, dont certains traduits en anglais. De son côté, le mook en est à son 42ᵉ numéro.

L’histoire de Pix’n Love commence avec Florent Gorges et Marc Pétronille. Les deux sont des auteurs d’un ancien magazine de jeux vidéo, GameFan, entre 2000 et 2004. Le journal papier n’a pas survécu à l’avènement d’internet. Les deux amis voulaient continuer. Florent Gorges travaillait déjà depuis plusieurs années sur l’histoire de Nintendo et voulait en faire un livre. À la recherche d’une maison d’édition, ils font la rencontre de leur troisième associé, Sébastien Mirc qui a travaillé chez Presses d’île-de-France. Ce dernier leur propose de créer une maison d’édition au lieu de chercher un éditeur comme Hachette. C’est ainsi que Pix’n Love est né en 2007.

Les éditions Pix’n Love commencent par publier le mook, un concept encore rare dans l’édition. Il s’agit d’un mélange entre magazine et livre (book en anglais), d’où le nom. Ce format se caractérise par une taille A5 et un tirage limité à moins de 5 000 exemplaires. Pour Florent et Marc, le mook s’inscrit dans la continuité de ce qu’ils faisaient chez GameFan.

Le magazine traite d’une thématique principale, La légende de Zelda, par exemple dans le n°30. Papier glacé et robuste, couverture digne des magazines de mode, vernis sélectif, … Tout est fait pour le confort de lecture des lecteurs. Un long article s’attarde sur le Méga-CD. La rubrique portrait présente une personnalité peu connue du grand public. Dans le n°30, il s’agissait de Thierry Perreau, le graphiste qui a travaillé sur Moto Racer.

Néanmoins, Pix’n Love acquiert la notoriété grâce à L’Histoire de Nintendo de Florent Gorges sorti en 2008. Ce livre sera le premier d’une longue série sur le géant japonais. D’autres collections émergent ensuite à l’instar de « Les Grands Noms du jeu vidéo », les ouvrages dédiés aux consoles, les séries cultes et les traductions de livres anglophones.

En moins de vingt ans d’activité, Pix’n Love a acquis une vraie légitimité en tant que spécialiste de l’histoire des jeux vidéo. Des acteurs de l’industrie collaborent même avec l’entreprise sur des licences officielles à l’instar de SNK, Ubisoft, Bandai Namco ou encore Capcom.

Selon les fondateurs, cette légitimité facilite le premier contact avec les personnalités du jeu vidéo. Pour faire la biographie de Alekseï Pajitnov par exemple, le père de Tetris, l’intéressé s’est renseigné et a compris le concept. Le travail entre le créateur et l’auteur devient plus facile.

Parmi les nombreux ouvrages biographiques, celle de Yoshitaka Amano, le designer de Final Fantasy, a reçu deux nominations à des prix littéraires aux États-Unis et en Angleterre. Ces sélections démontrent le développement de l’entreprise à l’international.

En traitant du rétrogaming, la maison d’édition propose uniquement des livres physiques. Selon les fondateurs, la version dématérialisée n’a pas connu le même succès que la version papier.

Par ailleurs, comme Third Editions, Pix’n Love s’ouvre à la pop culture avec son label Pop’n Love. La première personnalité est M. Garcin, un artiste français ayant travaillé sur Spider-Man. Pour les fondateurs, le retrogaming fait référence à une époque en particulier : les années 80 et 90. Cette génération a grandi avec les mangas du club Dorothée, les comics et la console. Il était donc normal de parler de ces thématiques également.