Retour sur Imaginove, le cluster qui a contribué au développement des industries créatives (jeu vidéo, audiovisuel, animation) en Auvergne-Rhône-Alpes. Projection sur les nouveaux acteurs qui ont pris le relais.
Imaginove en quelques mots
Pendant 14 ans, Imaginove a contribué au développement de la filière des contenus et usages numériques en Auvergne-Rhône-Alpes. Créé en 2005 par des acteurs du jeu vidéo (Lyon Game), de l’audiovisuel (Images Rhône-Alpes) et de l’animation (CITIA), Imaginove était un pôle de compétitivité qui accompagnait les acteurs de l’industrie culturelle et créative de l’image sur trois grands axes :
- Le développement de leur croissance au niveau national et international
- La recherche et le développement
- La formation aux métiers du jeu vidéo
A l’origine, Imaginove se concentrait principalement sur les domaines du jeu vidéo, de l’audiovisuel et du multimédia puis face à la croissance et l’engouement des industries créatives, son spectre s’est alors agrandi : des applications multimédias mobiles aux objets connectés, en passant par la robotique de service, la mobilité ou encore les smart cities.
Parmi ses missions, le pôle participait aussi activement au rayonnement de la région au-delà de ses frontières à travers des événements comme Cartoon Movie, Game Connection, Serious Game Expo.
Seulement, depuis le début de l’année 2019, Imaginove n’existe plus.
Les raisons de l’arrêt d’Imaginove
Le 20 décembre 2018, le bureau présent en assemblée générale extraordinaire votait à l’unanimité la fin de la belle histoire Imaginove. La raison est double : à la fois un manque de fonds propres et la décision de ne pas candidater pour obtenir le label de Pôle de compétitivité lors de la phase IV enclenchée par l’Etat. Imaginove était dans l’incapacité de répondre à certains critères, comme de pouvoir garantir une autonomie financière basée à 50 % sur des fonds privés.
L’idée des pouvoirs publics étant de créer d’importants pôles de compétitivité capables de porter une ambition européenne et de faire émerger de grands écosystèmes. Dans ce contexte, Imaginove n’a pas pu suivre et donc a été dissout. Cependant, tout n’est pas perdu puisqu’une partie de l’activité du pôle de compétitivité portant sur l’innovation et la R&D a été transférée à son voisin grenoblois, Minalogic.
Imaginove en quelques chiffres
Installé à Villeurbanne, au sein de la zone d’activité du Pôle audiovisuel Pixel, Imaginove était composée de près de 200 adhérents (entreprises, organismes de formation, collectivités locales et laboratoires de recherche).
Au cours de son histoire :
- 150 projets de R&D ont été labellisés
- 300 millions d’euros d’aides
- 450 entreprises, écoles et laboratoires de la région ont bénéficié de l’expertise de la structure afin de trouver des solutions en termes de croissance ou d’innovation
Les dates clés
labellisé pôle de compétitivité
(auparavant, les entreprises le faisaient indirectement par les associations Lyon Game et Images Rhône-Alpes)
Les présidents successifs d’Imaginove
Minalogic
Pôle de compétitivité mondial des technologies du numérique, Minalogic couvre l’ensemble de la région Auvergne-Rhône-Alpes. En 2019, il s’est donc mobilisé pour continuer à accompagner les entreprises adhérentes d’Imaginove sur le plan de l’innovation. Un nouveau domaine pour la structure installée à Grenoble qui était jusque-là focalisée sur la micro et nano-électronique ; les technologies optiques et photoniques et les logiciels et IA.
Avec ses 400 adhérents, Minalogic poursuit ainsi le travail mené par l’ancien pôle des industries créatives et entend créer des synergies avec ses propres adhérents.
Qui d’autres pour prendre la relève des acteurs du jeu vidéo ?
Si le pôle Imaginove n’existe plus et qu’une partie des activités a donc été reprise par Minalogic, quelles sont les structures qui soutiennent et regroupent la filière du jeu vidéo en Auvergne-Rhône-Alpes ?
Plusieurs structures jouent le rôle d’animateur et de fédérateur : CITIA (Cité de l’image en mouvement d’Annecy) qui s’adresse aux professionnels des industries créatives. Le nouveau Cluster Image et Industries créatives de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, mais aussi La Cartoucherie (animation), le Pôle Pixel, ou encore Les Papeteries Image factory.
Le jeu vidéo n’est pas laissé à l’abandon puisque l’association Game Only a été créée suite à la fermeture d’Imaginove afin de représenter les intérêts des entreprises de la filière en AURA.
Zoom sur Game Only
Elle a été fondée par des professionnels du jeu vidéo pour des professionnels.
L’association Game Only représente depuis février 2019, les entreprises du secteur en Auvergne-Rhône-Alpes. Game Only s’est donnée pour mission de les aider à trouver les moyens de développer leurs activités sur le territoire.
Présidée par Julien Millet, co-fondateur du studio Realityz, Game Only regroupe 52 adhérents et est rattachée au Syndicat national du jeu vidéo (SNJV). Dans le détail, ses axes portent sur quatre grands thèmes :
- Le financement (fonds régional, accompagnement des nouvelles structures en création, en croissance, etc.)
- L’export (présence sur des grands salons internationaux, aider à l’implantation d’acteurs internationaux sur le territoire, rayonnement, etc.)
- Les ressources humaines (aider les écoles à préparer la professionnalisation des jeunes, etc.)
- L’animation de la filière
Filière toujours très dynamique en région, le jeu vidéo avait besoin d’une organisation structurée afin d’assurer la représentation de tout un écosystème.
Game Only en assure ainsi le challenge.
Le jeu vidéo en Auvergne-Rhône-Alpes
Haut lieu du jeu vidéo, Lyon a été durant la décennie 1990, l’une des villes les plus importantes du jeu vidéo en France, avant de connaître un certain déclin jusque dans les années 2000. Pourtant, la filière n’a jamais disparu, au contraire, depuis 10 ans, elle connaît même un sacré bon en avant. Ce qui profite ainsi à l’ensemble des grandes villes de la région comme Annecy, Grenoble, Clermont-Ferrand, Valence, Aurillac dont les activités gaming sont en plein essor. Et fourmillent de projets.
La raison réside, entre autres, dans le développement et l’accessibilité des outils technologiques et numériques, mais aussi le développement des mobiles.
Dès lors, le jeu vidéo en Auvergne-Rhône-Alpes ne connaît plus la crise. D’autant plus que son cadre de vie et son dynamisme économique participent à son attractivité.
La région se place ainsi en seconde position après l’Île-de-France en matière de jeux vidéo avec 12 % des entreprises qui y sont installées (pour 746 millions d’euros de chiffre d’affaires). Ce qui représente 16 % des emplois du secteur soit 2 411 temps plein.
Parmi les 131 entreprises implantées, la région compte 89 studios et développeurs ainsi que 7 éditeurs. Par exemple :
- Arkane Studios
- Ubisoft
- Electronic Arts
- Bandaï Namco
- Old Skull Games
De plus, la Région Auvergne-Rhône-Alpes soutient la filière en mettant en place un fonds d’aide au développement du jeu vidéo avec une enveloppe d’un montant de 500 000 euros (voir AFJV).
Dans ce contexte, la formation se développe et n’est pas en reste. AURA enregistre dix écoles qui forment aux métiers du jeu vidéo dont Gaming Campus.
Au cœur du 7ème arrondissement de Lyon, Gaming Campus a ouvert ses portes en 2018 avec l’objectif de former les jeunes aux métiers du jeu vidéo et de l’esport. A travers nos trois écoles spécialisées, nous accueillons près de 400 étudiants sur l’ensemble de nos 12 formations de Bac + 3 à Bac +5, reconnues diplômes innovants de l’année 2020 par l’agence de notation Eduniversal.
G. Tech
G. Tech est une école d'informatique spécialisée au secteur du jeu vidéo. Elle délivre un bachelor développeur informatique et un MBA programmation jeux vidéo pour se spécialiser aux technologies du jeu vidéo.
Métiers visés : développeur jeux vidéo, développeur mobile, développeur gameplay, programmeur online, chef de projet, etc.
G. Business
G. Business est une école de management dédiée aux enjeux du jeu vidéo et de l’esport. Elle propose un bachelor management et business option jeux vidéo et esport puis trois MBA spécialisés :
- MBA marketing, communication jeu vidéo
- MBA entrepreneuriat, management innovation du jeu vidéo
- MBA management de l’esport
Métiers visés : business developer jeu vidéo et esport, chef de produit jeu vidéo, data analyst jeu vidéo, community manager jeu vidéo, manager esport, etc.
G. Art
G. Art quant à elle, est tournée vers le monde des arts numériques et permet de devenir graphiste digital puis de se spécialiser dans certains domaines du jeu vidéo. Il est ainsi possible de choisir entre 3 MBA :
- MBA Game Artist
- MBA Technical Artist
- MBA Sound designer
Métiers visés : graphiste 2D/3D, game artist, level designer, character designer, game designer, sound designer, concept artist etc.
En résumé
Longtemps Imaginove a fédérer et accompagner les acteurs des industries créatives. Seulement, depuis le début de l’année 2019, le pôle de compétitivité n’existe plus. Une partie de ses activités (portant sur l’innovation et la R&D) a toutefois été reprise par le pôle grenoblois Minalogic.
De cette disparition est née d’autres initiatives pour soutenir l’écosystème de l’image et du numérique en Auvergne-Rhône-Alpes comme la création de Game Only. Une association dont le but est de fédérer et d’accompagner l’ensemble des acteurs du jeu vidéo de la région.
Avec un territoire qui se positionne à la seconde place des régions en matière de jeux vidéo en France, il était ainsi nécessaire qu’un acteur représente la filière gaming. Dans ce contexte dynamique, plusieurs écoles forment aux métiers du jeu vidéo en Auvergne-Rhône-Alpes dont Gaming Campus qui a ouvert ses portes en 2018, à Lyon. et qui fait partie du classement des écoles de jeux vidéo.
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