L’histoire de Sid Meier, l’homme derrière le jeu culte « Civilization »
Sid Meier, c’est un monument dans l’industrie des jeux vidéo. Il est la seconde personne à entrer au « Hall of Fame » de l’Académie des arts et sciences interactifs en 1999. Il succède ainsi l’illustre Shigeru Miyamoto, le créateur de Mario, rien de plus.
Pour les adeptes des jeux sur PC de la première heure, le nom de Sid Meier évoque immédiatement les grandes aventures pour concevoir des chemins de fer, dominer le monde, etc. Âgé maintenant de 70 ans, le développeur américain est entré au rang de légende dans l’industrie des jeux vidéo. Considéré comme un véritable œuvre d’art numérique, Civilization se distingue des autres titres de l’époque pour sa volonté à cultiver les joueurs.
Le début de la carrière de Sid Meier
Les créateurs de jeux vidéo sont souvent méconnus, ils divertissent le public, tapissant dans l’ombre. L’histoire est différente pour Sid Meier puisque ce dernier voit son nom associé à ces titres les plus prolifiques, à l’instar de Civilization. Le concepteur est considéré comme le pionnier du jeu informatique.
Sid Meier est né en 1954 en Ontario, au Canada. L’un de ses parents était d’origine suisse, lui conférant ainsi la double nationalité suisse et canadienne. Il fait des études d’informatique à l’Université de Michigan et obtient son bachelor en 1975.
Il joue à ses premiers jeux à l’université, le seul endroit où on trouvait des ordinateurs à l’époque. Son intérêt pour les mathématiques et les jeux de stratégie l’ont conduit sur la voie du développement de contenus ludiques.
Dans une interview, Meier révèle qu’il a commencé sa carrière de programmeur dans des entreprises classiques qui produisent des logiciels commerciaux. L’Atari marque un tournant chez les génies de l’informatique. On pouvait enfin avoir son propre ordinateur chez soi.
Meier en acquiert évidemment un. Comme les programmeurs de son époque, il n’avait pas besoin d’une équipe de graphistes et de producteurs pour réaliser un jeu. Il était très fréquent de travailler sur un projet, de A à Z en solo. Il travaille ainsi pendant environ deux ans avant de rencontrer Bill Stealey. Ensemble, les deux vont créer l’entreprise MicroProse.
À leur rencontre, Stealey aurait dit « Tu aimes programmer des jeux, j’adorerais les vendre… ». Et l’aventure commença.
La plupart de ses titres se concentrent sur des thématiques qui l’ont fasciné depuis son enfance, à savoir l’histoire, l’aviation et les chemins de fer. Au sein de Microprose, l’équipe développe une passion commune pour les jeux de plateaux. C’est ainsi qu’il trouve l’inspiration pour Railroad Tycoon par exemple.
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Civilization : le plus grand accomplissement de Sid Meier
On raconte que le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, lui-même, jouait à ce jeu à l’université. On parle bien de Civilization, précisément Sid Meier’s Civilization. La série est composée de plus d’une douzaine de titres et s’est écoulée à plus de 73 millions de copies depuis la sortie du premier opus en 1991.
Il ne cesse de l’expliquer dans les interviews, le nom accolé aux titres des jeux ne relève pas d’une question d’égo. Il s’agit davantage d’un choix marketing du cofondateur de Microprose, Bill Stealey.
Le jeu propose au joueur d’entrer dans la peau d’un dirigeant politique d’une civilisation de son choix. Son combat commence à partir de l’âge de pierre et s’achève avec la domination de la planète. Le joueur ne se concentre pas uniquement sur la création de la ville, il doit également penser à la recherche qui contribue à l’évolution de son peuple. Civilization aborde des thématiques variées allant de la religion à la culture, de la technologie à la diplomatie. En somme, c’est au joueur d’écrire l’histoire de la civilisation de son choix (française, chinoise, romaine, etc.).
Le succès du jeu réside dans son réalisme. Pour explorer des terres inconnues en bateau, le peuple doit d’abord maîtriser l’astronomie. Bref, il constitue une véritable leçon d’histoire que l’on aborde de manière ludique. Un autre élément qui est rafraîchissant pour l’époque, l’absence de sang.
Certes, il est possible de mener son peuple comme un véritable dictateur, mais la violence avec du sang n’est pas nécessaire d’après son concepteur. D’après Sid Meier, cette signature est même devenue une blague en interne, les personnages ne meurent jamais chez eux.
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Civilization, mais pas que…
Automatisation des process et gain de productivité
Au cours de 40 ans de carrière, Sid Meier a dirigé au moins la conception d’une trentaine de jeux. Avant son titre phare, son premier jeu marquant est Sid Meier’s Pirates, sorti en 1987 sur le Commodore 64. Pour Microprose, le jeu de simulation est devenu une signature. Cette fois-ci, le joueur est dans la peau d’un pirate du XVIᵉ siècle qui vogue dans les Caraïbes.
Après le succès de Civilization, il travaille sur Colonization, un projet mené entre deux épisodes de la série Civilization. Le titre se déroule pendant la guerre de sécession américaine.
Néanmoins, un problème technique va ralentir le développement du jeu. Le temps de le résoudre, il se consacre à la programmation du logiciel de composition musicale CPU Bach. Cela laisse Brian Reynolds aux commandes, en tant que concepteur principal. Finalement, les deux projets sortent la même année, en 1994.
Si les trois titres cités ont connu un succès commercial et critique, d’autres œuvres de Sid Meier n’ont pas suscité le même enthousiasme. C’est le cas par exemple de CivNet, un jeu décrié par les fans à cause de son fonctionnement médiocre. L’échec s’est encore accentué avec l’absence du mode multijoueur.
Avec la fin de Microprose, Sid Meier et quelques collègues créent Firaxis. Il se lance alors dans le développement de son jeu le plus personnel, à savoir Gettysburg. Celui-ci ne connaît qu’un succès modeste.
Avec Starships, il s’inspire d’un univers qu’il affectionne : Star Trek. Le jeu de stratégie spatiale est moins ambitieux que Civilization, mais permet à Sid de renouer avec sa passion : la conception.
Sid Meier : un concepteur multirécompensé
Dans l’industrie, Sid Meier est un personnage à la fois adulé et respecté par ses pairs et les experts. Le site américain GameSpot le considère même comme le « Spielberg » ou le « Hitchcock » des jeux vidéo en 1996. La même année, il figure parmi les personnalités les plus influentes de l’industrie selon Computer Gaming World.
En 1999, il entre également dans le Hall of Fame de l’Académie des arts et des sciences interactifs, un honneur qu’il partage avec le grand Miyamoto.
En 2009, il se hisse à la seconde place des « meilleurs créateurs de jeux de tous les temps », un classement réalisé par la revue américaine IGN. De son côté, une enquête menée par Develop chez près de 9 000 créateurs de jeux le place dans le top 5 des héros de développement ultime.
En somme, plus de 30 ans après la sortie du premier Civilization, le titre reste toujours aussi impressionnant et addictif. La fascination de Sid Meier pour l’histoire lui a permis de transformer des événements qui paraissent ennuyeux, comme la bataille de Gettysburg, pour la jeune génération en jeu ludique et accessible. Cette habileté le hisse au rang de légende dans son milieu.
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