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Guide du Jeu Vidéo

VFX : l'histoire des effets speciaux

VFX l’histoire des effets spéciaux
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Sommaire :

Monnaie courante dans les productions modernes de films, les effets spéciaux ont connu un parcours parallèle à celui du cinéma. Ils ont d’abord profité de la créativité et de l’ingéniosité de quelques passionnés, puis investi les laboratoires des chercheurs avant de bénéficier de la puissance informatique pour atteindre de nouveaux sommets. Des premiers effets de profondeur à la Préhistoire à la démocratisation des outils de production : retour sur l’histoire des effets spéciaux au cinéma, mais aussi dans le jeu vidéo.

La découverte de l’illusion

Si aujourd’hui les effets spéciaux consistent à créer l’illusion du réel par un certain nombre d’artifices et de techniques numériques avancées, ils trouvent leur fondement dans les premières recherches autour de l’illusion d’optique. Jouer avec la perception n’est pas l’apanage des arts du spectacle ou du divertissement : en dehors des artistes préhistoriques dont les peintures rupestres offrent parfois un effet de profondeur, les architectes semblent avoir été parmi les premiers à en manipuler les concepts naissants, pour créer des effets et jouer sur la perception en fonction des spécificités du bâtiment créé et de la topologie du lieu. Effets de perspective, jeux de couleurs ou de formes et impression de mouvement sont utilisés depuis l’Antiquité, mais c’est réellement au XIXe siècle que les chercheurs relient ces sensations visuelles au fonctionnement du cerveau.

Une certaine impression de profondeur, en -30 000 avant JC à la grotte Chauvet (Ardèche)

Lorsque des scientifiques théorisent, il y a près de deux siècles, sur la persistance rétinienne, quelques artisans se lancent dans la conception de dispositifs d’un genre particulier : les jouets optiques (phénakistiscope, thaumatrope, zoopraxiscope…), qui se multiplient à partir de 1830. Cette période pré-cinéma voit le grand public se familiariser avec cette illusion du réel, tout à fait mécanique. Outil pédagogique autant que curiosité divertissante, le jouet optique fait figure de pionnier en matière d’effets spéciaux dans le domaine du divertissement.



Thamatrope, Zoopraxiscope et Phénakistiscope sont des jouets optiques qui jouent avec la persistance rétinienne

Le trucage artisanal à l’heure du cinéma

L’invention du cinématographe par les frères Lumière, à Lyon en 1895, développe rapidement les possibilités de tromper la perception du public. Illusionniste et magicien, George Méliès multiplie les trouvailles visuelles pour créer ses effets : arrêt de caméra, effets de fondu, grossissement et rapetissement de personnage… de nombreuses techniques lui sont attribuées, au point que le réalisateur français fait figure de pionnier des effets spéciaux de cinéma. Les studios de production fleurissent, et se structurent en conséquence. À Hollywood, de nombreux départements dédiés aux trucages voient le jour, autant pour donner aux visions des créatifs qui expérimentent ce nouveau terrain de jeu que pour optimiser les coûts.

Le trucage, selon George Méliès, est une affaire d’artisanat

Dans tous les cas, le but est de camoufler le trucage au mieux pour créer une illusion, réaliste ou non, en vue d’immerger au maximum le public dans le film. Florissant dans la première moitié du XXème siècle, le secteur des effets spéciaux périclite un peu entre 1950 et la fin des années 60. La percée populaire de la télévision dans les foyers explique en partie ce phénomène, que l’on peut aussi imputer à l’air du temps : le cinéma-vérité de la Nouvelle Vague prône un rapport plus pur et direct au cinéma – lumière naturelle, tournages en décors réels – qui incite de nombreuses sociétés de production à repenser leur modèle. 

Le numérique au service du faux

Un second âge d’or verra tout de même le jour dans les années 70. Le film Mondwest de Michael Crichton est, en 1973, le premier à proposer des images numériques réalisées par ordinateur dans un film tourné sur pellicule. Sous l’impulsion du phénomène Star Wars, réalisé par George Lucas et soutenu par sa société Industrial Light & Magic (ILM), les effets spéciaux reprennent progressivement leurs droits dans la création audiovisuelle. Entre maquettes ultra-réalistes et travail de laboratoire pour intégrer les différents effets, la Guerre des Étoiles crée un précédent : les effets spéciaux sont certes coûteux, mais peuvent offrir un niveau de réalisme inédit qui préfigure de l’ère du tout numérique, que nous connaissons aujourd’hui.

Mondwest (1973) est l’un des premiers films à mélanger effets numériques et trucages mécaniques

La révolution numérique se fera par étapes. Des films comme Tron ou E.T. impressionnent à leur époque, mais les effets spéciaux restent une affaire d’experts ayant accès à des outils spécifiques. À partir du milieu des années 90, la démocratisation des micro-ordinateurs et l’avènement du numérique, qui remplace peu à peu la pellicule, autorisent toutes les folies. Des tournages sur fond bleu ou vert aux films d’animation en 3D, les motion designers et autres spécialistes de la 3D s’en donnent à cœur-joie sur les grosses productions (les films Marvel, Star Wars, Matrix…) mais pas seulement. Dans le sillon de la révolution internet, des centaines de tutoriels et clips impressionnants voient le jour.

Jurassic Park (1993) : les VFX à un autre niveau

Couplés à l’émergence de nouveaux modèles économiques pour les logiciels, désormais plus souvent disponibles par abonnement, ce sont des milliers de créatifs, professionnels ou amateurs, qui s’approprient les techniques de créations d’effets spéciaux, voire innovent en tirant partie de la puissance des ordinateurs modernes. Du long métrage d’animation Mario qui bat tous les records en 2023 aux petits clips de passionnés en passant par les nombreux tutoriels disponibles sur Youtube : tout le monde ou presque peut aujourd’hui s’essayer à la création de VFX à « moindre frais ». 

 

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Reproduire un effet spécial de cinéma, avec un logiciel et quelques plugins ? C’est désormais possible !

Et le jeu vidéo dans tout ça ?

Côté jeux vidéo, les effets spéciaux sont intimement liés aux avancées technologiques, davantage qu’aux trucages artisanaux. Les techniques sont relativement les mêmes que dans le cinéma, mais l’objectif diverge quelque peu : les nombreux paramètres à prendre en compte – caméra, météo, cycle jour/nuit – et la problématique des ressources, puisqu’un jeu est calculé en temps réel, force les visual artists à redoubler d’efforts et d’astuces pour parvenir à un résultat satisfaisant. Le rendu final n’est pas l’unique objectif : il faut également que l’effet s’intègre bien à l’univers et que le moteur puisse l’afficher dans de bonnes conditions. L’optimisation est cruciale, là où l’affichage précalculé du cinéma permet en théorie plus de largesses aux créateurs d’effets spéciaux spécialisés dans le 7ème art.

Effets de lumière ou de particules : les jeux vidéo modernes regorgent de trouvailles graphiques qui viennent crédibiliser l’univers du jeu ou en accentuer les effets (ici Returnal sur PS5)

Reste que des passerelles sont possibles entre les deux, puisque de plus en plus de productions cinématographiques empruntent aux jeux leurs techniques de modélisation de décors pour permettre aux réalisateurs et aux acteurs de s’approprier l’espace en temps réel, via un casque de réalité virtuelle notamment. La génération procédurale – par le logiciel Houdini, entre autres – s’invite désormais au cœur des enjeux de productions de jeux vidéo, et si le cinéma a parfois recours à ce genre de méthode, c’est plus volontiers du côté de la production vidéoludique qu’il faut se tourner quand on en maîtrise les mécaniques complexes de conception.

Quels logiciels permettent de créer des effets spéciaux ?
Les solutions pour créer des effets spéciaux sont nombreuses : les logiciels de motion design comme After Effects sont particulièrement recommandés pour tout ce qui touche à l’animation 2D et l’incrustation. Pour la 3D, les logiciels de modélisation 3D, comme 3DS Max, Maya ou Blender, offrent de nombreuses possibilités. Enfin, il est possible d’utiliser les bibliothèques des différents moteurs, comme Unreal Engine et Unity, pour profiter d’effets préconfigurés à modifier selon sa convenance.
Quels sont les métiers liés à la création d’effets spéciaux dans le jeu vidéo ?
Si les effets spéciaux sont l’apanage du VFX Artist, d’autres métiers artistiques sont amenés à toucher, de près ou de loin, à la création ou la manipulation d’effets spéciaux dans le jeu vidéo. L’animateur 2D ou 3D, le Cinematic Artist, le Motion Designer voire même l’Illustrateur peuvent en effet avoir besoin de connaître les outils et techniques dans le cadre de leur profession.
Quelles formations pour créer des effets spéciaux ?
Plusieurs formations diplômantes offrent le bagage théorique et pratique nécessaire à la création d’effets spéciaux pour le jeu vidéo. Gaming Campus, par l’intermédiaire de son école G. Art - spécialisée dans les arts numériques - offre un Bachelor Infographiste 2/3D/Game artist, ainsi qu’un MBA Infographiste 2D/3D/Game artist

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