Plaisir partagé : les jeux vidéo multijoueur
Le multijoueur local
Un âge d’or dans les années 90
Le jeu à plusieurs dans la même pièce est, surtout avant l’avènement du gaming en ligne, particulièrement prisé par les joueurs et joueuses du monde entier. Jeux d’action, de course, de plateforme, de sport, party et puzzle games ou même jeux de stratégie : tous les prétextes sont bons pour se mesurer à ses proches, et le bonheur d’enchaîner les parties de Street Fighter II (sorti en 91), Mario Kart (92) ou FIFA (1993) n’a rien perdu de sa saveur depuis trente ans. Des années 80 jusqu’à nos jours, la grande majorité des titres jouables à plusieurs sont compétitifs, même si quelques jeux sortent heureusement de ce carcan comme Secret of Mana (Super Nintendo, 1993), dont le mode 3 joueurs est particulièrement surprenant pour l’époque.
De Tennis for Two en 1958 sur oscilloscope jusqu’à Windjammers 2 (2022) sur les dernières consoles, en passant par les Halo, Mario Party et autres Gran Turismo sortis sur les machines de Microsoft, Nintendo et Sony : à deux, trois, quatre ou parfois plus – le Bomberman de la Saturn a un mode jouable jusqu’à 10 ! – se tirer la bourre en bonne compagnie, avec des pizzas jusqu’au lever du jour, n’a jamais perdu de sa saveur avec le temps. Il fallait parfois un adaptateur pour brancher 4 manettes, même si certaines machines sont équipées de 4 ports contrôleurs de série, comme la Dreamcast (SEGA, 1998) et la Nintendo 64 (Nintendo, 1996).
La relève vient des indés
Pour sortir des sempiternels jeux de baston/foot/course, la scène indépendante propose de nombreux titres innovants et souvent très fun, depuis le début des années 2010 : on pense notamment à Towerfall Ascension, Gang Beasts, Lethal League, Nidhogg, Speedrunners, Samurai Gunn ou encore Genital Jousting, qui pourraient bien animer quelques-unes de vos futures soirées entre ami(e)s. À l’heure où de nombreux studios AAA penchent vers le jeu service et forcent la dimension sociale de leur titre, retrouver l’essence du jeu à plusieurs dans la même pièce revêt une saveur particulièrement rétro. Partager la manette sur un jeu solo est également une solution viable : jouer à Hades à plusieurs n’est par exemple pas une idée si saugrenue.
L’esport représente un autre pan important du jeu multijoueur en local : des premières LAN Parties à la fin des années 80 aux immenses rassemblements esportifs organisés depuis 2010, participants et spectateurs se retrouvent par dizaines, centaines ou milliers pour jouer en toute décontraction, voire mettre la main sur les millions de dollars de récompenses parfois promis aux vainqueurs. L’esprit n’est pas tout à fait le même, mais le dispositif reste inchangé : des PC ou consoles reliées en réseau pour mettre tout le monde dans les meilleures conditions de jeu possible.
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Les jeux en ligne
Des MMORPG dans les années 70 ?
L’universitaire britannique Richard Bartle a participé à la création, en 1978, d’un RPG textuel basé sur les règles du jeu de plateau Donjons & Dragons. Jouable à plusieurs via le réseau ARPANET sans pour autant être commercialisé, MUD1 – pour Multi User Dungeon – a posé de nombreuses bases du jeu de rôle massivement multijoueur. Richard Garriott en reprendra les grandes lignes pour son Ultima Online, qui crée la sensation en 1997 avec son système d’abonnement payant qui parviendra à convaincre quelques centaines de milliers de passionné(e)s. Il est considéré comme le père fondateur du MMORPG de l’ère Internet, même si d’autres ont vu le jour avant lui.
Everquest, EVE Online ou encore World of Warcraft et Final Fantasy XIV reprendront ensuite le flambeau, faisant décoller le genre pour l’imposer comme l’un des plus populaires de la planète jeu vidéo. Les instances de haut niveau figurent parmi les souvenirs mémorables, quand chacun doit jouer sa partition parfaitement pour faire triompher l’équipe d’un défi impossible à déjouer seul. D’abord par abonnement puis grâce aux microtransactions, le MMO a su s’adapter aux différentes époques, même si la concurrence est particulièrement rude. Beaucoup d’appelés, mais très peu d’élus.
La guerre en ligne a de l’avenir
D’autres genres ont bien évidemment profité de l’avènement d’Internet, à commencer par le FPS qui voit son versant compétitif s’armer lourdement dès le début des années 2000. Counter Strike, Call of Duty ou encore Battlefield figurent encore aujourd’hui parmi les noms les plus ronflants, et certains ont connu une belle carrière esportive comme Quake III ou Unreal Tournament. À l’opposé du spectre, des jeux plus marginaux ont tenté le pari de centaines de joueurs connectés simultanément comme Tribes, Arma ou encore MAG sur consoles. Des expériences de niche intéressantes qui n’ont plus forcément la cote, remplacées par les Battle Royale depuis la deuxième moitié des années 2010.
Fortnite, PUBG, Apex Legends, Warzone – sans oublier Tetris 99 et Fall Guys, qui ont prouvé que le genre pouvait s’affranchir de l’approche violente pour réussir – les concurrents sont nombreux et accessibles, avec leur modèle free to play et leur approche bien souvent cross platform. Autre genre roi qu’il est possible de découvrir sans débourser le moindre denier, le MOBA attire quotidiennement plusieurs millions de joueurs, principalement par l’intermédiaire de League of Legends et DOTA 2.
Entre PvP et PvE, les RPG Diablo et Lost Ark sont de parfaits exemples de réussites franches à même de satisfaire vos appétits de loot, tandis que les propositions multijoueur de survie ne semblent pas marquer le pas en termes de popularité : Rust, Ark, Scum, Escape From Tarkov, Hunt Showdown… il y en a pour tous les goûts pour ceux qui aiment tout recommencer à zéro au moindre faux pas. Ces jeux mélangent souvent coopération, cohabitation et compétition, pour une expérience multijoueur en ligne complète et variée.
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La coopération
Le souffle de l’aventure
Celles et ceux qui n’ont pas l’esprit de compétition chevillé au corps peuvent profiter de nombreux titres mettant en avant la coopération entre plusieurs individus, en local comme en ligne. La coordination est bien souvent au centre des enjeux, que les différents participants bénéficient des mêmes possibilités d’action ou non. Le gameplay asymétrique permet par exemple à la générosité de It Takes Two d’exprimer son plein potentiel, tandis que les deux protagonistes profitent de mécaniques semblables pour venir à bout des puzzles alambiqués de Portal 2.
Les jeux d’action se taillent évidemment la part du lion en matière de coopération : il est possible de partager à deux l’exubérance du dernier Saints Row, d’arpenter les décors magnifiques des deux Destiny jusqu’à trois et de piller, trucider ou miner à quatre en ligne sur des titres aussi variés et réussis que Payday 2, Left 4 Dead, GTFO et Deep Rock Galactic. Dans la droite lignée des beat’em all mythiques des années 90, il est toujours bon de profiter (en ligne comme en local) des joutes échevelées de Streets of Rage 4, TMNT Shredder’s Revenge, Castle Crashers ou encore du déjanté Broforce.
Cuisiner entre amis
Pour des expériences plus apaisantes, Rayman Legends, Guacamelee 2, Unravel 2 ou Luigi’s Mansion 3 sont d’excellents jeux d’aventure et de plateforme à découvrir à plusieurs en multijoueur local, entre plateforme et réflexion douce. Des expériences largement recommandables même quand les deux personnes n’ont pas le même niveau, puisqu’il suffit que l’une des deux franchisse une difficulté pour faire progresser l’équipe.
Impossible de ne pas finir par les jeux misant avant tout sur le fun. Des titres comme Overcooked ou encore Heave Ho risquent fortement de mettre vos amitiés à rude épreuve : les crises de rire n’ont d’égal que la frustration de voir son binôme réduire plusieurs minutes d’effort à néant. Human Fall Flat, avec plus de 30 millions d’exemplaires vendus, est une expérience mêlant réflexion et plateforme sans équivalent : sa jouabilité approximative, la multiplicité des solutions possibles pour chaque puzzle et des animations improbables en font l’un des jeux les plus bizarres et plaisant à découvrir entre amis.
Les bacs à sable
À mi-chemin de toutes ces expériences multijoueur existe un genre à part entière, dont les principaux représentants sont d’immenses succès publics. Les sandbox sont de véritables plateformes de jeu qui offrent pléthore de possibilités : coopération, collaboration, compétition mais aussi cohabitation sont bien souvent au programme de ces titres qui placent la liberté et la créativité au cœur de leur expérience. Minecraft en est le parangon, avec des milliers de mods communautaires qui exploitent les possibilités presque infinies de la proposition de départ. Dans la même veine, Roblox et Garry’s Mod disposent de nombreux modes créés par leurs membres offrant un nombre hallucinant de manières de jouer : RPG, plateforme, jeux de rôle, enquête, baston, action, gestion, course d’obstacles… tout semble possible dans ces trois titres, puisque la communauté est derrière le nouveau contenu qui apparaît chaque jour.
Les serveurs RP de GTA Online accueillent parfois des scénarios rocambolesques
Moins foisonnants mais tout aussi riches, d’autres jeux ouverts de type bac à sable permettent à chacun de participer selon ses envies ou ses possibilités. GTA Online et sa dimension RP (role play) font le bonheur des streamers et streameuses en tout genre. Le monde aseptisé de Stardew Valley prend une nouvelle dimension à plusieurs et Sea of Thieves vous permet de laisser parler le ou la pirate qui sommeille en vous. Alliés, ennemis ou neutres, les personnages se croisent et interagissent au gré de leurs envies et intérêts du moment. Tout est possible dans le cadre du gameplay de départ, et c’est ce qui fait la beauté et la richesse des jeux de type bac à sable. À ce titre, le MMORPG galactique EVE Online offre sans doute les histoires les plus incroyables mêlant décisions politiques, actions de jeu et trahisons dans le monde réel.
Les anomalies
De nombreux titres sortent du lot en matière d’expérience multijoueur. Découvrez quelques-unes des expériences qui ont particulièrement marqué l’histoire du jeu vidéo, par leur inventivité ou leur utilisation remarquable des différents types d’interactions entre joueurs et joueuses.
- La coopération muette avec Journey, sorti en 2012 sur PS3 (puis sur PS4, mobile et PC). Collaborez avec un parfait inconnu sans pouvoir communiquer directement avec lui. Dans ce jeu d’aventure poétique et enchanteur, l’entraide se veut progressive et naturelle : chacun peut explorer l’univers dans son coin, où les deux joueurs peuvent collaborer pour atteindre de nouvelles zones. Une expérience courte et intense, qui n’a pas pris une ride malgré le poids des ans.
- Le multijoueur collaboratif avec Dark Souls, Bloodborne ou Death Standing : pour donner un peu plus de vie à leur univers, certains créateurs permettent à leurs joueurs de partager certaines ressources ou informations au sein du jeu, sans que ceux-ci ne puissent véritablement se croiser. Prévenir quelqu’un de la présence d’un piège ou lui laisser un like pour le remercier de sa participation à une construction laisse un sentiment étrange, comme jeter une bouteille à la mer avec un message d’espoir à l’intérieur.
- Le jeu d’enquête avec Among Us : plusieurs participants doivent accomplir des tâches, mais parmi eux se cache un ou plusieurs assassins ! Popularisé par Among Us, le whodunnit remplace sans problème les Loups Garous de Thiercelieux, surtout quand on n’a pas ses amis sous la main dans le monde réel.
- Le multijoueur asymétrique avec We Were Here ou Keep Talking and Nobody Explodes : les deux participants disposent chacun d’une partie des informations, qu’ils doivent échanger pour trouver la sortie ou désamorcer la bombe. Le premier est très mystérieux, le deuxième plus hystérique et fun, mais l’enjeu est le même. Il faut se parler et surtout s’écouter pour l’emporter !
- L’invasion de partie avec Elden Ring ou Deathloop : semez le trouble et le chaos dans la session de jeu d’un autre joueur humain, que vous connaissez ou non, en faisant irruption dans sa partie ! Ambiance fantasy ou art-déco, rien ne pourra vous empêcher de troller !
- Le show TV à partager avec Man of Medan ou As Dusk Falls : partagez une aventure et influez à plusieurs sur son déroulement avec ces jeux d’aventure collaboratif, orientés frissons et choix moraux.
Le jeu social avec Fortnite, Roblox, Animal Crossing (et Second Life, Habbo Hotel ou le PlayStation Home). Avant les métavers, d’autres espaces virtuels ont permis à différentes communautés de se retrouver pour jouer, mais aussi pour discuter, se rencontrer, assister à un concert ou récupérer quelques navets. Créer du lien avec les jeux vidéo, c’est possible, comme lorsque la 3DS permettait d’échanger des données et des cadeaux en croisant simplement les gens, avec une technologie très simple d’échange passif de données nommée StreetPass.
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