L’histoire de Guerrilla Games, le studio à l’origine de la franchise Horizon

Les Pays-Bas ne brillaient pas pour ses prouesses en développement de jeux vidéo dans les années 90. Néanmoins, quelques développeurs ont tenté l’aventure à l’instar d’Orange Games fondé par Arjan Brussee, Digital Infinity fondé par Arnout van der Kamp ou encore Formula Game Development, créé par Martin de Ronde.

À l’époque, tous les développeurs se connaissaient. Les trois fondateurs entretiennent des relations étroites et communiquent régulièrement. En 1999, ils décident de fusionner leurs studios et proposent à Lost Boys, un conglomérat néerlandais spécialisé dans le marketing et les médias, de prendre la nouvelle entreprise sous son aile en tant que nouvelle division de jeu vidéo.

La simple conversation entre potes se concrétise en janvier 2000 et devient Lost Boys Games, une entreprise employant une quarantaine de personnes. Face au développement rapide du studio, De Ronde se rend vite compte qu’il n’est pas taillé pour le poste de directeur général. L’entreprise embauche alors un jeune cadre, Hermen Hulst.

L’année 2001 marque un tournant dans l’histoire du studio. Le conglomérat Lost Boys fusionne avec un autre Icon MediaLab. Néanmoins, la division jeux vidéo ne fait pas partie du contrat. Lost Boys Games devient ainsi indépendant, bien qu’il reste toujours sous le contrôle du PDG de Lost Boys.

Au cours de ses premières années, le petit studio est débordant d’idées. Les développeurs sont à l’aise avec la Game Boy Color et proposent leurs idées à plusieurs éditeurs. Leur tentative fut un échec. Lost Boys Games décide alors de réaliser des projets de commande pour survivre. Le studio sort quatre jeux entre 2001 et 2002 : Dizzy’s Candy Quest, Invader, Rhino Rumble et Black Belt Challenge.

Malgré la sortie de ces jeux oubliables, Lost Boys Games peine à se faire un nom dans l’industrie. Cela va changer en 2003 lorsque le PDG de Lost Boys fonde l’entreprise Media Republic. L’entreprise détient alors 75 % du studio qui décide également de changer son nom par Guerrilla Games.

Guerilla Studio entame un nouveau chapitre de son histoire avec plus de moyens et des ambitions intactes. L’entreprise profite de l’influence de sa maison mère pour décrocher un contrat avec Sony. Le projet porte sur le développement d’un jeu de tir à la première personne destinée à la PS2, à savoir Killzone

En même temps, il développe pour Eidos Interactive un jeu de tir à la troisième personne multiplateforme : Shellshock: Nam ‘67. Bien que l’équipe soit surchargée, Guerilla Games réussit à livrer ses projets à temps en 2004.

Shellshock: Nam ’67 connaît un succès critique et commercial mitigé. Cela conduit Eidos Interactive à ne plus reconduire son contrat avec le studio.

Contre toute attente, Killzone rencontre des performances de vente impressionnantes, contribuant à la renommée du studio sur la scène internationale. Le jeu devient platinum en Europe en dépassant le million d’unités vendues. La guerre galactique suscite l’enthousiasme des gamers. Pour Sony, c’est une aubaine sachant que le géant japonais a signé un contrat d’exclusivité avec le studio néerlandais. Cela signifie que Killzone est uniquement disponible sur PlayStation.

L’équipe se remet aussitôt au travail pour le développement du second opus. Les développeurs étaient plus confiants et ont placé la barre encore plus haut dans Killzone 2. Au fil des années, la franchise est devenue un classique pour la génération des PS2.

Suite au lancement de sa division Playstation Studios, Sony Interactive Entertainment procède au rachat de plusieurs studios. En 2005, Guerrilla Games fait partie de son projet de rachat. En intégrant Sony, le studio ne se soucie plus des financements pour développer le second volet de Killzone 2. Les développeurs peuvent prendre leur temps.

Du côté de Sony, l’ambition était de créer une franchise capable de rivaliser avec des licences comme Call of Duty et Medal of Honor. C’est pourquoi l’intrigue de Killzone se déroule dans le futur, un scénario que Call of Duty explorera par la suite.

Killzone 2 sort enfin en 2009 sur Playstation 3 après trois années de développement. Il reçoit immédiatement un écho positif chez les gamers. Les critiques encensent la qualité de ses graphismes. Le jeu dépasse le million de ventes trois mois après sa sortie. Le succès renforce encore la notoriété de Guerrilla dans l’industrie des jeux vidéo. Le studio est considéré comme l’un des meilleurs développeurs au monde.

Viennent ensuite Killzone 3 en 2011. Le jeu se heurte à des titres comme Call of Duty : Black Ops, Battlefield 3 ou encore Crysis 2, rendant son succès mitigé. Néanmoins, Sony fait encore confiance au studio néerlandais pour le développement du quatrième opus et soutenir le lancement de PlayStation 4. Quatre mois après sa sortie en 2013, Killzone : Shadow Fall dépasse les 2 millions de copies vendues.

Guerrilla Games a travaillé pendant dix ans sur Killzone, la franchise qui lui a permis de gagner ses lettres de noblesse. L’équipe décide de changer de cap pour créer une nouvelle licence dans un autre univers.

Pendant la création d’Horizon, le studio consulte l’ensemble de l’équipe. L’objectif était de conquérir un public plus large, de raconter une histoire avec un héros auquel le joueur peut s’identifier.

Le studio appréhendait la présentation de ce nouveau jeu à l’E3 2015. Les concepteurs craignaient l’attente des fans. Horizon raconte l’histoire de tribus primitives qui doivent survivre dans un monde dominé par les robots. Horizon Zero Dawn suscite la curiosité et l’excitation du public, mais soulève aussi des doutes. Les critiques se demandent si le studio ne prend pas trop de risques avec une nouvelle licence, dont l’héroïne est une femme.

En 2017, le succès est immédiat dès sa sortie. Deux ans après sa sortie, le jeu dépasse les 10 millions de ventes.

Le studio doit relever un nouveau défi avec Horizon : Forbidden West, celui de conserver la magie et l’émerveillement du premier volet. Les développeurs se heurtent aussi à des défis techniques dans l’exploration du monde sous-marin et aérien. Guerilla devait aussi proposer une qualité graphique supérieure pour PS5.

Ce deuxième volet de la licence a répondu aux attentes des fans. Le jeu reçoit la note de 88/100 sur Metacritic avec 8,4 millions d’exemplaires vendus à travers le monde.

En 2024, les rumeurs planent sur le développement du troisième volet de la franchise. Cependant, des revues tablent sur un autre projet qui serait la priorité de Guerrilla Games : Horizon Online. Rappelons qu’Horizon Online fait partie de la douzaine de jeux de service prévus sur PS5. Plus de la moitié ont été annulés par Sony, dont The Last of Us. Horizon fait partie des survivants. 

Les jeux récents :

• Lego Horizon Adventures (novembre 2024)
• Horizon Zero Dawn Remastered (octobre 2024)
• Horizon Forbidden West (2022)
• Horizon Call of the Mountain (2023)
• Horizon Zero Dawn (2020)
• Horizon Zero Dawn – The Frozen Wilds (2017)

Les jeux plus anciens :

• Killzone : Shadow Fall (2013)
• Killzone 3 (2011)
• Killzone 2 (2009)
• Killzone : Liberation (2006)
• Killzone (2004)
• Shellshock : Nam ’67 (2004)