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Métiers

Technicien Audiovisuel

On perçoit facilement le milieu de l’audiovisuel et de l’image comme un monde foisonnant d’activité, où des dizaines et des dizaines de personnes s’affairent. Parmi la grande variété de profils qui prennent part à ces activités, il est un professionnel qu’il est difficile de ne pas croiser : le technicien audiovisuel. Que ce soit sur les tournages ou en cabine de montage, dans les phases de préparation ou les moments d’action, ce spécialiste des questions techniques propres à la création visuelle peut prendre divers visages. 

Kevin Picciau
Par Kevin Picciau
Fiche métier mise à jour le
Fiche Métier Monteur vidéo
Niveau d’études : Bac +2 / Bac +3
Filières conseillées : Art numérique, 3D, jeu vidéo
Employabilité : Très bonne
Salaire débutant : 2 100 €
Salaire confirmé : 4 200 €
Mobilité : Très bonne
Code ROME : L1504, Réalisation de contenus multimédia
Code FAP : 293a: Professions intermédiaires des arts et du spectacle

Tantôt expert du son, tantôt expert de l’image, il apporte un soutien souvent logistique et opérationnel. Dans tous les cas de figure, sa présence est incontournable. Dans des environnements très particuliers, comme celui des projets vidéoludiques, du gaming et de l’e-sport, il trouve par ailleurs une utilité grandissante. Compte tenu de la diversité des missions qui lui incombent, il est intéressant de faire le point sur les parcours pertinents pour s’insérer dans le métier et sur les perspectives qui s’y rattachent.

Métier

Le titre de technicien audiovisuel peut couvrir des rôles très larges.

Ce dernier peut aussi bien intervenir au niveau des tournages que du montage, de la logistique que de la création.

Ludovic Biau exerce le métier depuis onze ans et, pour lui, le technicien, « c’est d’abord celui qui gère l’installation et le réglage du matériel de tournage, et qui va être l’exécutant des équipes projet et des équipes artistiques ».

Un autre point important : le technicien audiovisuel peut être aussi bien un spécialiste du son que de l’image – et, dans cette dernière case, il faut inclure le travail sur la lumière.

« J’ai commencé à travailler exclusivement comme technicien lumière et puis je suis passé très vite sur des missions soit de cadrage, soit d’assistanat à la réalisation. Ce qu’il faut retenir, c’est que le technicien audiovisuel bidouille ici et là et, dans notre métier, ‘bidouiller’ est un terme hyper positif. L’audiovisuel, les tournages, tout ce monde-là, c’est souvent des problèmes de réglages, des équations logistiques un peu compliquées pour arriver à tourner ce qu’on veut tourner. Les techniciens audiovisuels sont là pour se déployer comme des petites fourmis et intervenir sur tous les points de blocage. C’est donc bien d’être polyvalent, mais c’est aussi important d’avoir sa petite spécialité, voire deux.

Aujourd’hui, je travaille principalement sur des captations pour le Berlin e-Sports Arena, en Allemagne. À l’occasion, je fais aussi quelques captations de concerts. Mais ça devient de plus en plus rare. J’ai une vraie accroche avec tout ce qui est gaming (et e-sport, comme vous l’aurez compris). Alors, quand j’en ai l’occasion, j’accepte des missions de captation d’images qui vont servir ensuite à travailler sur du décor pour des jeux vidéo. Il n’y a pas tant de propositions que ça – beaucoup moins que pour les concerts ! – mais c’est ce qui me plaît. C’est plus posé, moins dans le stress et l’agitation, et beaucoup mieux payé à la mission ! ».

Missions

Si Ludovic Biau se concentre principalement, à l’heure actuelle, sur des missions de captation, de cadrage et de mise en place des équipements pour les tournages, un technicien audiovisuel spécialisé dans le jeu vidéo et l’e-sport peut remplir bien d’autres fonctions. Voici l’ensemble des missions pouvant être envisagées dans ce domaine pour un technicien, des premières étapes logistiques à la post-production.

 

  1. Préparation et installation technique

  • Montage des équipements audiovisuels : Installer les caméras, micros, projecteurs, écrans, et équipements de sonorisation. 
  • Réseaux et connectivité : Configurer les réseaux locaux (LAN), connexions internet, et équipements de streaming pour assurer une transmission fluide des événements en ligne. 
  • Configuration des PC/Consoles : Préparer et optimiser les plateformes de jeu (PC gaming, consoles) en fonction des exigences techniques des compétitions ou des productions. 
  • Tests techniques : Vérifier les performances des équipements et résoudre les problèmes techniques avant l’événement. 

 

  1. Captation vidéo et audio

  • Multicaméra : Gérer plusieurs caméras pour capturer différentes perspectives (joueurs, public, scènes d’action dans le jeu, etc.). 
  • Mixage audio : Superviser la qualité sonore des micros des joueurs, des casters (commentateurs), de la musique d’ambiance et des effets sonores. 
  • Supervision de l’éclairage : Assurer que les conditions de lumière mettent en valeur les joueurs et le décor tout en étant adaptées aux caméras. 

 

  1. Diffusion en direct (Streaming)

  • Logiciels de streaming : Maîtriser des outils comme OBS, vMix ou XSplit pour diffuser en direct sur des plateformes comme Twitch, YouTube, ou Facebook Gaming. 
  • Overlays et graphismes : Intégrer des éléments visuels (scores, timers, noms des joueurs, sponsors, etc.) en temps réel. 
  • Qualité de diffusion : Ajuster les résolutions, bitrates, et encodages pour garantir un flux vidéo fluide et de haute qualité. 

 

  1. Support en temps réel

  • Gestion des imprévus : Intervenir rapidement en cas de problème technique (pannes, déconnexions, ou problèmes audio/vidéo). 
  • Coordination avec les équipes : Collaborer avec les réalisateurs, organisateurs, et autres techniciens pour une synchronisation parfaite. 
  • Supervision des joueurs : S’assurer que leur matériel (casques, manettes, etc.) fonctionne correctement. 

 

  1. Création de contenu

  • Montage vidéo : Travailler sur les replays, highlights, et vidéos promotionnelles à partir des enregistrements. 
  • Post-production : Ajouter des effets spéciaux, transitions, ou animations pour enrichir les contenus. 
  • Storyboarding : Participer à la création d’un plan pour des vidéos narratives ou des campagnes marketing. 

 

  1. Maintenance et veille technologique

  • Entretien des équipements : Assurer le bon fonctionnement du matériel sur le long terme (nettoyage, réparations, mises à jour). 
  • Recherche de nouvelles solutions : Explorer les avancées technologiques pour intégrer les derniers outils dans la production audiovisuelle (caméras 4K, solutions VR/AR, etc.). 
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Les responsabilités du Technicien audiovisuel

« N’importe quel technicien, qu’il travaille dans le secteur audiovisuel ou non, vous dira que sa grande responsabilité, c’est de tout prévoir pour que ne survienne aucun incident ou blocage technique. Et, si un problème survient quand même – et il est très rare qu’il n’y ait pas d’imprévu sur un tournage ! – c’est aux personnes comme moi que revient la responsabilité de trouver une solution acceptable, le plus vite possible, pour que les choses puissent continuer à suivre leur cours », explique notre professionnel expérimenté.

Compétences

Comme pour les missions, il est difficile d’établir une liste définitive de compétences, compte tenu de la multitude de casquettes que peut porter le technicien audiovisuel. Ludovic Biau, en tant qu’habitué des missions liées à l’e-sport et au jeu vidéo, fait le point sur les connaissances qui lui sont indispensables pour aborder ses missions, mais aussi sur celles que mobilisent certains de ses collègues.

 

  1. Compétences techniques

Production audiovisuelle

  • Audio :
    • Maîtrise des logiciels de production audio (Pro Tools, Cubase, Audacity, Ableton Live). 
    • Création d’effets sonores, mixage et mastering. 
    • Enregistrement et traitement des voix, notamment pour les doublages ou les streams. 
    • Utilisation d’outils interactifs pour le design sonore, comme FMOD ou Wwise
  • Vidéo :
    • Compétences en montage vidéo avec Adobe Premiere Pro, Final Cut Pro, ou DaVinci Resolve
    • Création d’animations et d’effets spéciaux via Adobe After Effects, Blender, ou Cinema 4D
    • Utilisation de caméras professionnelles et de matériel de captation vidéo. 
  • Streaming et diffusion :
    • Configuration de plateformes de streaming (OBS Studio, XSplit, vMix). 
    • Réglages pour des diffusions en direct sur Twitch, YouTube, ou des plateformes spécifiques à l’e-sport. 
    • Gestion des overlays, transitions, et animations pour améliorer la qualité des streams.

 

Technologies de jeu et moteurs graphiques

  • Intégration des contenus audio et visuels dans les moteurs de jeu (Unreal Engine, Unity). 
  • Optimisation des performances des assets pour une utilisation en temps réel. 
  • Connaissance des pipelines de production graphique (textures, animations, cinématiques). 

 

Matériel audiovisuel

  • Installation et maintenance de matériel de captation audio/vidéo (micros, caméras, consoles de mixage, lumières). 
  • Gestion des réseaux de diffusion en local ou en ligne pour les événements e-sport. 
  • Réglages avancés pour garantir la qualité des captations et la synchronisation entre audio et vidéo. 

 

  1. Compétences créatives

  • Création de contenus audiovisuels originaux adaptés à l’univers du jeu ou à l’ambiance des compétitions e-sport. 
  • Élaboration de bandes-son immersives et variées pour des jeux ou des streams. 
  • Conception graphique pour des supports liés à l’e-sport (bannières, overlays, génériques). 

 

  1. Compétences en gestion et organisation

  • Planification des projets :
    • Établir des calendriers de production pour respecter les délais des sorties de jeux ou des événements. 
    • Prioriser les tâches pour répondre aux urgences et aux ajustements de dernière minute. 
  • Gestion d’événements e-sport :
    • Préparation technique des scènes, plateaux, et installations audiovisuelles. 
    • Coordination avec les équipes (joueurs, casters, techniciens) pour assurer un déroulement fluide des compétitions. 
    • Capacité à gérer plusieurs flux de travail en simultané (sonorisation, vidéo, streaming). 

 

  1. Compétences en communication et collaboration

  • Travailler en synergie avec les équipes de développement, les graphistes, et les sound designers. 
  • Comprendre les attentes des game designers pour adapter les contenus audiovisuels. 
  • Collaborer avec des organisateurs d’événements e-sport pour garantir une expérience immersive. 

 

  1. Compétences spécifiques à l’e-sport

  • Réalisation en direct :
    • Gérer les caméras et les transitions pendant les tournois en temps réel. 
    • Créer une mise en scène dynamique pour captiver les spectateurs. 
  • Analyse des besoins techniques des compétitions :
    • Adapter les configurations en fonction des exigences de chaque jeu (CS:GO, League of Legends, Valorant). 
    • Gérer les contraintes de réseau pour éviter les lags ou les interruptions. 
  • Connaissance de l’écosystème e-sport :
    • Comprendre les codes et attentes des joueurs et des spectateurs. 
    • Adapter le contenu et les supports en fonction des jeux, des équipes, et des marques partenaires. 

Qualités

« La qualité star chez le technicien audiovisuel, peu importe sa spécialité, c’est l’organisation. En tant qu’élément central de la logistique et des réglages, il est soumis peut-être encore un peu plus que les autres aux défis de timing. Il faut être là (ou mettre les choses) au bon endroit, au bon moment », explique Ludovic Biau. « Être polyvalent, je ne sais même pas si c’est à classer parmi les qualités : ça devient une condition de base, sur ce métier ! Et puis, bien sûr, avoir l’esprit d’équipe et savoir bien communiquer, savoir garder la tête froide aussi, c’est un classique dans ce milieu ».

Niveau d’études nécessaire

Le métier de technicien audiovisuel est généralement abordé après une formation de niveau Bac +2. Mais, pour une spécialisation dans un domaine précis, un Bac +3 est envisagé la plupart du temps. 

 

 

Formation

Un technicien audiovisuel qui envisage de se rapprocher de l’univers du gaming peut envisager diverses pistes de formation pour atteindre ses objectifs. L’objectif est de réunir différentes compétences liées à l’audiovisuel, à la production multimédia et au développement de jeux vidéo.

 

  1. Formation initiale : diplômes généralistes en audiovisuel

Ces formations fournissent les bases techniques et créatives de l’audiovisuel.

  • BTS Métiers de l’Audiovisuel (MAV)
    • Options pertinentes : Son, Montage et post-production, ou Métiers de l’image
    • Durée : 2 ans après le bac. 
    • Accessible après un bac général, technologique (STI2D, STD2A) ou pro (bac Pro Métiers de l’audiovisuel). 
  • BUT Métiers du Multimédia et de l’Internet (MMI)
    • Formation axée sur le multimédia, incluant l’audiovisuel et des bases en programmation. 
    • Durée : 3 ans. 
    • Intègre des modules sur l’intégration multimédia et la création de contenus numériques. 

 

  1. Formations spécialisées dans le jeu vidéo

Ces cursus permettent de se focaliser sur les besoins spécifiques du secteur vidéoludique.

  • Bachelor Sound Design (pour les aspects sonores)
  • Contenu : production de musiques, effets sonores, et intégration dans les moteurs de jeu (Unity, Unreal Engine).
  • Formation en Game Art ou Game Design
    • Ces formations incluent souvent des cours sur les cinématiques et les animations, indispensables pour un technicien audiovisuel.  
  • Diplôme en audiovisuel et effets spéciaux
    • Diverses écoles proposent des spécialisations en effets spéciaux qui incluent les compétences nécessaires pour créer des cinématiques de jeu vidéo. 

 

  1. Formations complémentaires ou spécifiques

Pour acquérir des compétences techniques pointues nécessaires à ce métier :

  • Certifications sur les logiciels audiovisuels :
    • Adobe Premiere, After Effects : pour le montage vidéo et les effets spéciaux. 
    • Pro Tools, Cubase, ou Audacity : pour la création sonore. 
    • DaVinci Resolve : pour l’étalonnage et la post-production. 
  • Formation sur les moteurs de jeu :
    • Unity ou Unreal Engine : pour apprendre l’intégration des assets audiovisuels dans des environnements de jeu. 
    • Des plateformes comme OpenClassrooms, Coursera, ou Epic Games Academy proposent des modules en ligne. 
  • Ateliers ou stages spécialisés :
    • En partenariat avec des studios ou des associations professionnelles (SNJV, Game Audio Factory). 

 

  1. Parcours universitaire (Bac +3 à Bac +5)

Si vous souhaitez approfondir vos compétences ou viser un rôle plus polyvalent, certains cursus universitaires ou grandes écoles sont idéaux :

  • Licence Pro Techniques du Son et de l’Image
    • Formation professionnalisante pour maîtriser le son et la vidéo dans des contextes variés, y compris le jeu vidéo. 
    • Accessible après un BTS ou DUT. 
  • Master Jeux Vidéo et Interactions Numériques
    • Spécialisation dans l’audiovisuel pour le jeu vidéo, en partenariat avec des entreprises du secteur. 
  • Master Sound Design ou Audiovisuel Numérique
    • Permet de développer des compétences avancées en son et vidéo appliqués aux industries créatives. 

 

Pour Ludovic Biau, « l’idéal reste de ne pas trop se spécialiser dans le jeu vidéo au moment de la formation initiale. On se trouve quand même sur un marché tendu, avec pas mal de compétition et peu de places. Mieux vaut bien développer ses compétences de technicien audiovisuel plutôt généraliste pour se positionner, au besoin, sur des missions classiques de tournage par exemple. Cela n’empêche pas de cibler en priorité les projets gaming, mais rester ouvert va permettre d’avoir du travail plus régulièrement. C’est important dans ces métiers où on travaille la plupart du temps en freelance ! Par contre, il est essentiel, en plus de la formation généraliste, d’aller chercher des certifications sur des outils très axés gaming, parce que sans ça, il va être très difficile de se vendre auprès des studios ! ».

Les entreprises qui recrutent

En 2024, plusieurs types d’entreprises recherchaient des techniciens audiovisuels spécialisés dans le jeu vidéo :

  • Studios de développement : Ubisoft, Dontnod, Quantic Dream, Asobo Studio. 
  • Studios indépendants : Motion Twin, Arkane Studios. 
  • Événementiel e-sport : Webedia, ESL Gaming, ZQSD Productions. 
  • Plateformes et éditeurs : Focus Entertainment, Ankama, Bandai Namco Europe. 

 

Pour être informé facilement des offres en cours, on pourra consulter les pages suivantes :

  • Indeed.com ;
  • LinkedIn ;
  • Cyberjobs.fr ;
  • ou encore le site de l’Apec.

Salaire

Qu’ils se concentrent sur des projets de jeux vidéo ou restent plus généralistes, les techniciens de l’audiovisuel peuvent prétendre aux mêmes grilles de salaire, à peu de choses près.

Les tout premiers salaires se négocient autour de 25 000 euros bruts annuels. Cela correspond à un peu moins de 2 100 euros par mois. Pour les profils les plus solides, il est envisageable de faire monter le curseur jusqu’aux 30 000 euros annuels, soit 2 500 euros bruts par mois. Un profil solide, c’est une personne :

  • qui peut justifier d’expériences significatives sur d’autres missions audiovisuelles ;
  • qui a suivi une formation particulièrement prestigieuse ;
  • ou qui présente des certifications et des compétences très recherchées sur des outils techniques.

En milieu de carrière, les salaires se situent entre 30 000 et 40 000 euros bruts annuels, soit entre 2 500 et 3 300 euros par mois.

Les professionnels les plus expérimentés peuvent prétendre à une rémunération de 50 000 euros annuels, soit près de 4 200 euros bruts par mois.

Évolution de carrière

Lorsqu’on lui demande quels chemins il pourrait prendre pour faire évoluer sa carrière, Ludovic Biau évoque plusieurs pistes.

« Tout dépend si l’idée est de prendre du galon, de changer un peu de spécialité ou de se réinventer plus en profondeur. Pour grimper une marche sur l’échelle des salaires, compte tenu de mes activités actuelles, l’option qui s’impose, c’est de devenir Lead audiovisuel superviseur technique, si vous préférez. Cela voudrait dire que c’est moi qui gérerais les équipes et que je serais donc mobilisé sur des projets de grande ampleur, ou alors que je travaillerais en tant que salarié pour une grosse boîte audiovisuelle qui jongle entre plein de gros projets. Si j’ai envie de gagner à la fois en responsabilité et en reconnaissance, et en implication artistique aussi, alors je pourrais essayer de m’imposer comme réalisateur spécialisé dans l’e-sport. C’est un domaine qui a ses codes bien précis. J’aurais plus de hauteur de vue, mais moins les mains dans la technique, et ça, ça me plaît moyennement », confesse-t-il.

« Je peux aussi viser des fonctions assez proches en étant un peu moins ambitieux. Dans ce cas, ça voudrait dire se positionner comme chef de projet audiovisuel ou, si je veux rester très spécialisé, comme responsable événementiel e-sport. J’ai l’habitude de la logistique, je serais certain de recruter les bonnes personnes pour les captations, mais ce serait encore une fois une implication très concrète dans les événements. À un tout autre niveau, on peut aussi se lancer dans le grand bain et devenir consultant créatif en indépendant ou encore mieux, producteur. Ça, c’est une question d’envie ! ».

D’une manière plus générale, on peut imaginer une multitude de suite de carrière pour les techniciens audiovisuels. Selon les affinités et les degrés de spécialisation technique de chacun, on peut envisager des reconversions en tant que créateur de contenu multimédia, en tant que motion designer, sound designer, expert en réalité augmentée ou technicien en réalité virtuelle.

Les avantages et inconvénients

Pour Ludovic Biau, le principal avantage du métier, « c’est sa grande polyvalence. On a beau être spécialiste d’un domaine particulier, on est aussi et avant tout une personne sur qui l’équipe va se reposer pour répondre à pas mal de petits détails techniques. Moi, je vois ça comme une très bonne façon de ne pas s’ennuyer. Après, selon l’énergie de l’équipe qui vous entoure, cette image de la personne polyvalente peut aussi vite devenir un fardeau. Parce que si quelque chose ne fonctionne pas, c’est peut-être sur vous qu’on va décider de passer ses nerfs, parce qu’on est les petites mains censées avoir le contrôle sur tout. Et ça, c’est beaucoup moins agréable ! ».

Quelle que soit la spécialité, être technicien audiovisuel, c’est aussi avoir la possibilité de toucher à des projets très variés. La seule condition de s’épanouir dans le métier, cependant, est d’accepter de travailler la plupart du temps, « dans des ambiances excitées et électriques », s’amuse Ludovic Biau.