| Niveau d’études : | Bac + 2 / Bac +3 |
| Filière conseillée : | BTS Métiers de l’audiovisuel |
| Employabilité : | Bonne |
| Salaire débutant : | 2 080 € |
| Salaire confirmé : | 4 160 € |
| Mobilité : | Très bonne |
| Code ROME : | L1507, Montage audiovisuel et post-production |
| Code FAP : | 293a: Professions intermédiaires des arts et du spectacle |
Métier
De manière générale, le monteur truquiste est un spécialiste de la manipulation, de la transformation et de l’enrichissement d’images dans le but d’obtenir un rendu fidèle à la vision esthétique de départ et à la direction narrative. Il est souvent désigné sous un autre nom, celui de monteur VFX (Visual Effects).
Cette dénomination est souvent employée dans le domaine audiovisuel, où le professionnel en question intervient pour créer et intégrer des effets visuels dans des éléments de tournage en prises réelles.
Dans le secteur du jeu vidéo, les choses sont légèrement différentes.
« Il arrive qu’on travaille sur une base de prise de vue réelle, mais cela reste rare. Notre vraie matière de départ, ça reste de l’image créée plus ou moins de toutes pièces. Notre travail, c’est de créer et aussi d’optimiser des cinématiques et tout un tas d’effets visuels en gardant un tête un seul but : faire que l’immersion soit encore plus forte et que le fil de l’histoire encore plus évident », explique Sébastien Meyer, qui a tenté la voie du freelancing avant d’exercer pour plusieurs bureaux d’Ubisoft.
« Parce que l’histoire, ce n’est pas seulement ce qu’on raconte avec la chronologie et les personnages. C’est aussi une cohérence dans les ambiances, une fluidité de transition d’un environnement à un autre, une efficacité dans les déplacements, des effets de fumée très réalistes, un éclairage au top ».
Il ajoute : « Dans le jeu vidéo, les cinématiques ne sont pas seulement des pauses visuelles, elles servent à connecter émotionnellement le joueur à l’histoire. C’est ça aussi, la force d’immersion. Sinon, on a plutôt une force d’inertie ! ».
En intervenant parmi les derniers spécialistes de l’image, en phase de post-production, le monteur truquiste devient le garant de la qualité esthétique finale.
« C’est nous qui avons la main pour apporter tous les petits plus nécessaires qui vont faire qu’on a une vraie valeur ajoutée à la fin », insiste Sébastien Meyer. « Nous sommes là pour enrichir et le storytelling, et le gameplay, en rendant les séquences aussi captivantes que possibles ».
Cela implique de travailler avec des équipes multidisciplinaires : des artistes 3D, des designers de niveaux, des développeurs et bien d’autres techniciens.
Missions
Les missions du monteur VFX vont de la réalisation de cinématiques percutantes à l’ajout d’effets spéciaux en temps réel, tout en veillant à l’optimisation des performances graphiques pour garantir une expérience fluide sur diverses plateformes.
On peut cataloguer ses rôles comme suit :
- Création et intégration de cinématiques :
- Montage de cinématiques : Assembler les séquences vidéo utilisées dans les jeux pour introduire ou conclure des chapitres, ou pour enrichir le storytelling ;
- Insertion d’effets spéciaux : Ajouter des éléments visuels (explosions, particules, transitions dynamiques) pour améliorer l’impact dramatique ou l’esthétique.
- Manipulation d’images et séquences :
- Correction colorimétrique : Ajuster les couleurs et la lumière pour harmoniser les rendus entre différentes scènes ;
- Effets visuels en temps réel : Optimiser les effets pour les rendre compatibles avec le moteur de jeu tout en maintenant des performances fluides.
- Travail sur l’intégration technique :
- Préparation des assets : Créer et adapter les ressources visuelles (animations, textures, vidéos) pour leur intégration dans le moteur de jeu (Unreal Engine, Unity) ;
- Collaboration interdisciplinaire : Travailler en lien avec les équipes de développement, d’animation et de design pour s’assurer que les effets visuels respectent les contraintes techniques.
- Optimisation pour le jeu vidéo :
- Réduction des performances CPU/GPU : S’assurer que les éléments visuels n’alourdissent pas le jeu, surtout sur des plateformes limitées comme les consoles ;
- Tests de qualité : Vérifier que les effets visuels s’affichent correctement dans différentes conditions de jeu (angles de caméra, résolutions, plateformes).
- Création d’éléments originaux :
- Design d’effets narratifs : Concevoir des transitions ou des effets liés au gameplay (éclats lumineux lors de réussites, effets de flou dans les séquences dramatiques) ;
- Habillage visuel : Réaliser des séquences animées pour les menus, les interfaces ou les génériques de début/fin.
« Quand vous êtes en poste dans une grosse structure, il arrive qu’entre deux projets, on attendre de vous d’être proactif dans la recherche de nouveaux styles, de nouvelles techniques, de nouvelles idées pour les projets à venir. C’est assez rare d’avoir ce luxe, ce temps-là, mais en travaillant chez Ubisoft, j’avais clairement cette mission dans ma fiche de poste. Et j’ai effectivement apporté quelques suggestions. Concrètement, ça revient à faire du prototypage : vous testez de nouvelles idées et puis, si ça marche bien, vous les pointez pour avoir ces ressources à disposition pour plus tard », explique Sébastien Meyer.
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Les responsabilités du monteur truquiste
« Comme tous ceux qui interviennent sur l’image, quel que soit le stade de production ou les outils utilisés, nous avons la responsabilité de créer les univers les plus plausibles possibles. Par plausibles, il faut comprendre cohérents, fluides, mais ça n’empêche pas – bien au contraire – d’aller loin dans l’audace, l’inventivité, la folie en un sens ! Les joueurs veulent être dépaysés, et c’est toute l’équipe qui fait naître le jeu qui a le devoir de proposer quelque chose de convaincant, qui happe complètement celui qui est en face », analyse Sébastien Meyer.
Pour résumer, le monteur truquiste est à la fois responsable de la qualité visuelle et narrative du produit global.
Compétences
Voici la cartographie complète des compétences nécessaires pour exercer les fonctions de monteur truquiste :
- Compétences techniques :
- Montage vidéo et post-production :
- Maîtrise des logiciels comme Adobe Premiere Pro, Final Cut Pro, et DaVinci Resolve pour le montage ;
- Compétence en outils de compositing comme After Effects et Nuke pour les effets visuels.
- Outils 3D et VFX :
- Utilisation des logiciels comme Maya, Blender, ou Houdini pour intégrer des animations ou des effets spéciaux ;
- Connaissance des moteurs de jeu (Unreal Engine, Unity) pour concevoir ou intégrer des cinématiques et des séquences visuelles.
- Techniques spécifiques au jeu vidéo :
- Compréhension de la motion capture pour intégrer des mouvements réalistes ;
- Optimisation des assets visuels pour garantir des performances fluides en temps réel.
- Compétences artistiques :
- Sens de la composition et de la narration visuelle :
- Capacité à raconter une histoire ou à transmettre des émotions à travers le montage et les effets ;
- Connaissance des principes de la couleur, de la lumière et de la perspective.
- Créativité et innovation :
- Conception d’effets uniques adaptés au style du jeu (réaliste, cartoon, futuriste, etc.).
- Compétences organisationnelles :
- Gestion des délais et workflows :
- Capacité à travailler dans un environnement où les délais sont souvent serrés, avec des processus collaboratifs impliquant plusieurs équipes.
- Collaboration interdisciplinaire :
- Communication efficace avec les équipes de designers, programmeurs, et artistes pour intégrer les cinématiques et effets dans le projet final.
- Connaissances complémentaires :
- Langage de programmation de base :
- Familiarité avec les scripts dans les moteurs de jeu, par exemple en Python ou C#, pour automatiser ou personnaliser les workflows.
- Adaptabilité technologique :
- Mise à jour régulière des compétences face aux évolutions rapides des outils et des technologies dans le domaine.
Qualités
Pour Sébastien Meyer, un bon monteur truquiste doit « être à la fois passionné par le jeu créatif et par les problèmes techniques. Parce que, dans le jeu vidéo peut-être encore davantage que dans d’autres domaines culturels, la création est aussi et avant tout une équation technique ».
Sens du détail et perfectionnisme sont deux autres qualités incontournables, « même s’il ne faut pas qu’elles deviennent des handicaps. On reste dans une logique où les délais sont courts, où on travaille sous tension. Il ne faut donc pas que l’obsession sur un élément crée un blocage dans la livraison, même si c’est bien la version la plus parfaite qu’on doit rechercher en toute circonstance », insiste Sébastien Meyer.
« Et pour avancer efficacement, il faut aussi être bien disposé au travail en équipe et savoir prendre les retours comme ils viennent, dès lors qu’ils sont constructifs ».
Niveau d’études nécessaire
Le métier est accessible dès un niveau Bac +2, mais un Bac +3 est souvent apprécié pour les projets les plus ambitieux sur le plan technique.
Il ne faut pas négliger l’importance des certifications indépendantes, parfois plus importantes que les cursus classiques pour justifier de la maîtrise d’un outil technique.
Formation
« Le chemin que je conseille, c’est une formation classique en audiovisuel, avec une spécialisation sur les métiers de la post-production. Après, on pourra facilement aller glaner les compléments techniques nécessaires pour s’adapter aux demandes spécifiques au secteur du jeu vidéo. Ça peut être en passant par une autre école, de gaming de préférence, ou en tablant sur des formations courtes et des certifications sur des outils spécifiques », explique Sébastien Meyer.
Voici les parcours que l’on peut cibler en priorité :
Formations dans l’audiovisuel
- BTS Métiers de l’Audiovisuel, option montage et post-production
- Formation de niveau Bac+2 qui enseigne les bases du montage, de la post-production et des effets visuels ;
- Accessible dans plusieurs établissements, comme l’INA ou des écoles privées comme ESRA ou Studio M.
- Bachelor en montage vidéo ou en effets visuels
- Proposé par des écoles comme l’EICAR, 3IS ou l’ESMA. Ces formations offrent des compétences avancées en manipulation d’images et introduction aux logiciels spécialisés (After Effects, Premiere Pro, DaVinci Resolve).
Formations spécialisées dans le jeu vidéo
- Diplômes en effets spéciaux et animations 3D :
- Bachelor ou Mastère en Animation 3D et VFX dans des écoles comme ArtFX, Rubika, ou ISART Digital.
- Ces cursus incluent des modules sur les cinématiques de jeux vidéo et la création d’effets visuels immersifs.
2. Formation en Game Design et Montage Vidéo :
- Certaines écoles de jeu vidéo, comme l’École Brassart ou Gobelins, proposent des spécialisations en création de contenu visuel pour jeux vidéo, en intégrant des outils comme Unreal Engine et Unity.
Compétences techniques indispensables
- Maîtrise des logiciels de montage (Premiere Pro, Final Cut Pro) et des outils 3D/VFX (Maya, Blender, Houdini, After Effects) ;
- Connaissance des moteurs de jeux vidéo comme Unity ou Unreal Engine, utilisés pour intégrer des cinématiques et des effets visuels dans les jeux.
Les secteurs qui recrutent
Le monteur truquiste vidéo bénéficie d’un large éventail d’opportunités professionnelles dans le secteur audiovisuel et multimédia. Voici quelques environnements où ses compétences sont particulièrement recherchées :
- Studios de cinéma ;
- Sociétés de production télévisuelle ;
- Agences de publicité ;
- Studios de jeux vidéo ;
- Industrie musicale.
La créativité et la maîtrise technique des monteurs truquistes trouve en effet un grand nombre d’applications possibles, des films, séries et documentaires aux jeux vidéo, en passant par les bandes-annonces, les clips vidéo ou les spots publicitaires.
Dans quelle entreprise travailler ?
Pour une recherche de poste dans le domaine du jeu vidéo, on pourra notamment surveiller les propositions de missions dans les structures suivantes :
- Ubisoft (présent à Paris, Annecy, Montpellier, et Bordeaux) ;
- Dontnod Entertainment (Paris) ;
- Asobo Studio (Bordeaux) ;
- Quantic Dream (Paris) ;
- Ankama (Roubaix).
Pour des opportunités plus larges, des plateformes comme l’AFJV (l’Agence Française pour le Jeu Vidéo) et Gaming Jobs regroupent les offres d’emploi pour les métiers créatifs liés au jeu vidéo.
Salaire
Pour un monteur truquiste opérant dans le domaine du jeu vidéo, les salaires débutent à 25 000 euros bruts annuels en moyenne.
Un professionnel débutant qui a été formé dans une école particulièrement reconnue, qui apporte un bagage technique avec une vraie plus-value ou qui justifie d’autres expériences utiles peut espérer négocier un salaire plus élevé, allant jusqu’à 30 000 euros par an.
La rémunération pour un profil junior se situe donc entre 2 080 euros et 2 500 mensuels bruts environ.
Les profils confirmés pourront prétendre à une rémunération comprise entre 40 000 et 50 000 euros bruts par an.
Cela correspond à un salaire mensuel compris entre 3 300 et 4 160 euros bruts environ.
Les salaires les plus élevés sont accordés aux professionnels les plus aguerris et par les grandes structures en règle générale, pour les projets les plus porteurs.
En freelance, les tarifs peuvent beaucoup varier d’un projet à l’autre.
En règle générale, ils se situent dans une fourchette allant de 300 à 500 euros par jour selon la complexité du projet et sa portée commerciale.
Évolution de carrière
Un monteur truquiste spécialisé dans le jeu vidéo peut envisager diverses évolutions de carrière grâce à ses compétences techniques et créatives. Voici quelques perspectives :
- Expert en effets spéciaux et VFX
En acquérant davantage d’expertise dans les logiciels de VFX (Houdini, Nuke) et les moteurs de jeu (Unreal Engine, Unity), un monteur truquiste peut évoluer vers un poste de superviseur d’effets spéciaux dans le jeu vidéo ou dans le cinéma d’animation.
- Réalisateur de cinématiques
Dans les studios de jeux vidéo, les cinématiques jouent un rôle clé dans la narration. Un monteur truquiste expérimenté peut évoluer vers un rôle de cinematic director, supervisant la production de séquences vidéo intégrées aux jeux.
- Responsable de post-production
Après plusieurs années d’expérience, le monteur truquiste peut devenir chef de projet post-production, gérant une équipe de monteurs, truquistes, et artistes VFX. Ce rôle implique la coordination des workflows et la gestion des délais et des budgets.
- Spécialiste en animation et motion capture
En se formant à la motion capture et à l’animation, le monteur truquiste peut travailler sur des projets plus interactifs, participant à la création de personnages ou d’environnements immersifs.
- Producteur ou Directeur Artistique
Avec une vision globale des processus créatifs et techniques, certains monteurs truquistes se tournent vers des fonctions de producteur ou directeur artistique, où ils participent à l’élaboration et à la supervision de projets.
Les avantages et inconvénients
« Le principal défi du métier, c’est qu’on ne peut faire de concession – a priori – ni sur la qualité, ni sur les délais. Il faut apporter la qualité maximale dans des temps très courts, sauf que parfois, on peut faire face à une incohérence technique et là, la tension peut vite monter », explique Sébastien Meyer.
« Après, dans les faits, on a beau dire qu’on est une industrie sous délais très contraignants, s’il y a un réel blocage technique, on sait prendre le temps qu’il faut pour régler les choses et ne pas compromettre la qualité globale du jeu. Tout ça, c’est une affaire de bonne communication. Cela n’empêche pas que le mot d’ordre soit : faire le plus vite possible – le mieux, mais le plus vite possible ».
Concernant les avantages, le professionnel voit surtout les perspectives très intéressantes offertes par les outils techniques : « ll y a un perfectionnement assez important à l’heure actuelle et pour nous, ça veut dire continuer à explorer, à apprendre, avoir la possibilité de faire de nouvelles choses et d’aller toujours plus loin dans l’impact visuel ».