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Métiers

Monteur image

Parmi les professions clé dans le monde de l’image et dans l’industrie vidéoludique, il est impossible de faire l’impasse sur celle du monteur d’images.

Ce dernier s’impose comme un créateur de rythme, de réalisme et de fluidité dans le grand projet de collaboration créative que peut représenter un jeu, une vidéo d’animation ou tout autre contenu en images.

Sans lui, impossible de donner corps aux projets et de captiver joueurs et spectateurs !

Avec l’essor du streaming, des contenus en ligne sur les réseaux sociaux ou encore des événements d’e-sport, les monteurs image n’ont jamais autant demandés sur le marché.

Alors, comment se faire une place chez les producteurs de contenus animés ? Voici un point complet sur les parcours à privilégier, les compétences de base à acquérir et les perspectives possibles pour ce métier clé.

Kevin Picciau
Par Kevin Picciau
Fiche métier mise à jour le
Fiche Métier Monteur vidéo
Niveau d’études : Bac +2
Filière conseillée : BTS Métiers de l’audiovisuel
Employabilité : Bonne
Salaire débutant : 1 800 €
Salaire confirmé : 3 500 €
Mobilité : Très bonne
Code ROME : L1508, Prise de son et sonorisation
Code FAP : 293a: Professions intermédiaires des arts et du spectacle

Métier

Lorsqu’on évoque le métier de monteur image, on pense automatiquement au monde du cinéma et de la télévision. Le plus souvent, ce professionnel intègre en effet les équipes de postproduction audiovisuelle. Son rôle ? Assembler des prises de vues brutes – les « rushes » – afin de créer un récit cohérent et fluide, en accord avec les intentions du réalisateur.

Mais il est d’autres domaines dans lesquels les talents du monteur sont particulièrement demandés. Il peut trouver sa place dans le secteur du jeu vidéo, des contenus éducatifs et de multiples productions destinées à la communication en ligne. Samir Loukach a, pour sa part, décidé de se spécialiser dans le gameplay de manière large, en intervenant sur de courtes productions vidéoludiques et des projets de jeux plus ambitieux. « Le rôle du monteur image spécialisé dans le jeu vidéo est le même que celui du monteur classique : on est toujours sur de l’assemblage de séquences visuelles dans le but de raconter une histoire, de transmettre des émotions… », explique celui qui travaille depuis ses débuts en tant que professionnel indépendant. « Chez nous, on ne va pas parler de rushes. Les ressources qu’on utilise pour travailler sont bien spécifiques au produit ‘jeu vidéo’. Mes bases, mes sources, c’est du gameplay capturé, des animations 3D, des effets spéciaux à intégrer ».

Lorsqu’il intervient sur des contenus de communication, Samir Loukach estime qu’il produit « du storytelling visuel ». « On me commande beaucoup de formats courts qui vont être intégrés à des MOOC [des cours en ligne] ou qui vont servir à exposer rapidement un sujet sur Insta ou un autre réseau social. Ça prend souvent la forme d’un stop motion, mais je travaille aussi à partir d’images libres de droit ou de séquences tournées préalablement par mes commanditaires ».

Missions

Le monteur image peut être amené à prendre en charge des missions de nature très diverses. Voici un aperçu des pistes les plus fréquentes et des tâches incontournables liées au poste :

 

1. Création de vidéos promotionnelles

  • Montage de trailers et teasers :

Conception de bandes-annonces percutantes qui captivent l’attention et suscitent l’intérêt pour un jeu ;

– Mise en avant des moments clés (gameplay, cinématiques, mécaniques uniques) pour montrer les atouts du jeu. 

  • Vidéos publicitaires :

Production de contenus adaptés aux campagnes marketing diffusées sur les plateformes comme YouTube, Twitch, ou les réseaux sociaux. 

 

2. Création de contenus événementiels

  • Vidéos pour salons et conventions : 

– Préparation de présentations vidéo pour des événements comme l’E3, la Gamescom ou des lancements de produits. 

  • Montages pour l’e-sport : 

– Réalisation de vidéos destinées à promouvoir des tournois, annoncer des équipes ou valoriser les meilleurs moments des compétitions. 

 

3. Jeu vidéo : conception de cinématiques

  • Assemblage de séquences narratives : 

– Montage des cinématiques intégrées aux jeux (scènes d’introduction, de transition ou de fin) ;

– Création de vidéos immersives qui enrichissent l’univers du jeu et l’expérience des joueurs. 

 

4. Jeu vidéo : capture et édition de gameplay

  • Captures vidéo en jeu :

Sélection et enregistrement de séquences représentatives du gameplay, mettant en valeur des moments spectaculaires, des environnements détaillés ou des mécaniques innovantes. 

  • Montage dynamique :

Assembler les séquences capturées pour créer des vidéos fluides et engageantes. 

 

5. Adaptation pour les plateformes numériques

  • Optimisation pour les réseaux sociaux :

Réalisation de formats courts et adaptés aux exigences techniques de plateformes comme Instagram, TikTok ou Twitter. 

  • Création de contenus spécifiques :

Conception de vidéos interactives ou de « récapitulatifs » pour des plateformes comme YouTube ou Twitch. 

6. Gestion des assets numériques

  • Organisation des fichiers :

Rassembler et structurer les assets (modèles 3D, animations, effets, musiques) fournis par les équipes. 

  • Intégration des éléments graphiques et sonores :

Incorporation d’effets spéciaux, de typographies et de sound design pour enrichir les vidéos. 

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Les responsabilités du Monteur image

« Construire le rythme et la fluidité, je dirais que c’est ça, ma grande responsabilité », estime Samir Loukach.

« Je suis là pour plusieurs choses : respecter une trame narrative, oui, mais aussi apporter ma petite touche personnelle en opérant les bons réglages pour les transitions d’image. Si moi je décide de balancer une image à l’écran un peu plus rapidement – et j’ai généralement la main là-dessus, ça va avoir un impact sur le dynamisme de la vidéo et le ressenti de celui ou celle qui regarde. C’est sur ces petits détails, qui se jouent sur des secondes ou des micro-secondes en fait, que je sens que j’ai une vraie utilité et que j’apporte vraiment quelque chose.

Et c’est presque une responsabilité en soi : ne pas se contenter d’un simple rôle d’exécutant, mais prendre sa place dans l’exercice de création. Dans l’audiovisuel et les industries de l’image en général, on est dans un art de l’ajustement. Bien entendu, sur certains projets, il va y avoir un déroulé un peu plus plat, un peu monotone et on va le maintenir parce que c’est le bon choix, et alors il va de ma responsabilité de bien me caler sur ce rythme naturel », analyse le professionnel.

Compétences

Voici une cartographie des compétences essentielles recherchées chez un monteur image familier du domaine du jeu vidéo :

1. Compétences techniques

  • Logiciels de montage vidéo : 

Maîtrise d’outils professionnels comme Adobe Premiere Pro, Final Cut Pro ou DaVinci Resolve. 

  • Effets visuels et animations : 

Utilisation d’Adobe After Effects, Blender ou Cinema 4D pour créer des transitions dynamiques, des animations et des effets visuels adaptés. 

  • Capture et édition de gameplay :

Familiarité avec des logiciels de capture comme OBS Studio, Nvidia ShadowPlay, ou encore des outils intégrés aux consoles de jeu ;

– Capacité à extraire et éditer des séquences marquantes. 

  • Compression et optimisation :

Savoir ajuster la qualité et le format des vidéos pour diverses plateformes (YouTube, Twitch, Instagram, TikTok, etc.). 

  • Sound design :

Capacité à synchroniser les éléments sonores (effets, musiques, dialogues) avec les images ;

– Manipulation d’outils comme Audition ou Pro Tools pour un son immersif. 

 

2. Compétences créatives

  • Narration visuelle :

Capacité à raconter une histoire ou transmettre une émotion via le montage ;

– Compréhesion des dynamiques de rythme et de transition pour capter l’attention. 

  • Sens esthétique :

Connaissance des principes de design visuel (couleurs, typographie, composition). 

  • Adaptabilité artistique :

Ajustement du style visuel en fonction des différents univers de jeux vidéo, qu’ils soient réalistes, futuristes, ou fantastiques. 

 

3. Compétences spécifiques au jeu vidéo

  • Connaissance approfondie des jeux vidéo :

Compréhension des mécaniques de gameplay, des genres de jeux et des attentes des joueurs ;

– Sensibilité aux références culturelles et aux tendances vidéoludiques. 

  • Gestion des assets spécifiques au jeu vidéo :

Utilisation d’éléments graphiques ou 3D provenant des développeurs (textures, modèles, animations). 

  • Collaboration interdisciplinaire :

Travailler efficacement avec des graphistes, sound designers, scénaristes ou directeurs créatifs pour respecter l’identité du jeu. 

 

« Il ne faut pas seulement penser aux compétences techniques. Il y a aussi une dimension gestion de projet qui incombe à chaque personne qui intervient sur une création visuelle. On a beau avoir un planning fourni par le commanditaire ou l’équipe de production, c’est nous qui restons maîtres de la gestion de notre propre temps. Je veux dire par là qu’il ne faut pas se tromper sur l’évaluation du temps nécessaire pour la progression : seul moi peut savoir de combien de temps j’ai réellement besoin pour produire une vidéo stop motion de 5 minutes, par exemple. Bien évaluer ça, et donc se positionner comme son propre petit gestionnaire de projet, ça va être d’autant plus important quand on est en freelance », explique Samir Loukach. 

« Aux compétences techniques évidentes, j’ajouterais aussi le besoin d’avoir des repères en marketing et en réseaux sociaux. Parce qu’on est de plus en plus amené, nous les monteurs image, à  préparer des contenus assez courts qui vont servir pour des campagnes sur Instagram ou Facebook. Avoir les bons codes pour ces outils-là, c’est indispensable ».

 

Qualités

« Ce qu’on veut d’un monteur en priorité, c’est qu’il soit polyvalent. On m’a récemment fait passer des CV de monteurs parce qu’on avait besoin de recruter une personne supplémentaire sur un gros projet. Dans 80 % des CV que j’ai eus entre les mains, j’ai vu ce mot clé : polyvalent. Je dirais que c’est à la fois un bon point, c’est rassurant… mais c’est aussi inutile. Parce que, pour moi et pour bien d’autres, c’est une évidence : quand on est moteur, il faut savoir s’adapter à plein d’outils techniques, des dizaines d’autres personnes qui interviennent sur le projet sur le plan technique, artistique ou pour la simple gestion de projet. Il faut être touche-à-tout, il n’y a que comme ça qu’on  s’en sort dans la création visuelle », insiste Samir Loukach. « La polyvalence, c’est aussi être capable de passer d’un projet à l’autre sans problème : d’un jeu vidéo complexe à un petit contenu éducatif plus basique, d’un projet qui implique trente personnes à une production qui en implique trois… Et puis être vraiment à l’aise dans les échanges. La communication va être essentielle pour bien comprendre les attentes des équipes, les critiques aussi ».

Si on parcourt les offres d’emploi visant les monteurs image, on repérera la mention régulière d’autres qualités indispensables : rigueur, organisation et créativité, sans grande surprise, mais aussi réactivité, esprit d’équipe et, souvent, une passion pour les jeux vidéo, pour bien cerner les tendances et les attentes du public. 

Niveau d’études nécessaire

Le métier est accessible dès un niveau Bac +2, mais un Bac +3 à Bac +5 est souvent apprécié pour les postes les plus qualifiés. Un parcours alliant technique (montage, animation) et connaissance des médias ou jeux vidéo est idéal.

 

Formation

Plusieurs types de formation peuvent être pertinents pour accéder à un poste de monteur image. On pourra suivre :

  1. Un BTS Audiovisuel (option montage et postproduction) : Cette formation a l’avantage de fournir toutes les bases techniques nécessaires pour aborder le métier avec confiance.
  2. Un Bachelor Jeu Vidéo et Animation 3D : L’accent sera ici mis sur les techniques d’animation et les univers vidéoludiques.
  3. Une formation dans une école spécialisée dans le jeu vidéo, avec une option en traitement de l’image.

Il ne faut par ailleurs pas sous-estimer l’importance des certifications logicielles. Présenter un certificat pour la mâitrise d’Adobe Premiere Pro, d’After Effects ou encore d’Unity peut constituer un avantage certain.

Les secteurs qui recrutent

Le monteur image peut trouver sa place dans tous les domaines qui produisent de la vidéo et du contenu animé. Il peut ainsi se rapprocher aussi bien des chaînes de télévision que des sociétés de production (pour le cinéma ou la télévision), mais aussi des producteurs de jeux vidéo, des agences de communication, d’événementiel et de marketing, des spécialistes du e-learning, des gestionnaires d’événements e-sport ou de producteurs de bandes-annonces, entre autres.

Dans quelle entreprise travailler ?

En 2024, on a pu repérer des offres de missions intéressantes auprès des structures suivantes :

  • Jeu vidéo : Ubisoft (Bordeaux), Ubisoft (Montreuil), Quantic Dream (Paris), Dontnod Entertainment (Paris), Asobo Studio (Bordeaux) ;
  • Agences marketing : Agence Cerise (Paris), Agence Nicolas (Lyon) ;
  • Autres entités : Ville de Marseille (service communication).

 

Pour être informé facilement des offres en cours, on pourra consulter les pages suivantes :

  • Indeed.com ;
  • LinkedIn ;
  • Cyberjobs.fr ;
  • ou encore le site de l’Apec.

Salaire

Lorsqu’il exerce au sein d’une structure en tant que salarié, le monteur image peut espérer toucher une rémunération allant de 1 800 euros pour un profil junior à 3 500 euros bruts par mois pour un profil confirmé. Cela correspond à un salaire annuel allant d’un peu moins de 22 000 à plus de 40 000 euros bruts.

Selon la taille de l’entreprise et le poids des projets proposés, il est possible de prétendre à des rémunérations plus élevées, notamment en début de carrière. Il n’est pas rare de se voir proposer un salaire de 2 000 euros bruts pour un premier poste. Pour cela, la maîtrise d’outils techniques variés et des expériences (autres que le montage) dans les métiers de l’image sont assurément un plus.

En indépendant, il est possible de proposer des tarifs journaliers allant de 250 euros pour un profil junior à 500 euros pour un profil expérimenté. Pour les projets les plus complexes ou des missions internationales, on peut même espérer faire grimper le curseur à 650 euros par mois.

Évolution de carrière

« Je crois que le changement de carrière le plus évident, ce n’est pas à proprement parler un changement de métier, c’est un recentrage concernant le contenu traité : dans mon cas, ça consisterait à aller plus du côté du montage classique, sur des films et des séries ou des émissions télé », confie Samir Loukach.

Il existe pourtant de nombreuses autres pistes, permettant d’aller au-delà des tâches de montage.

Si l’idée est de prendre de la hauteur et des responsabilités, un repositionnement comme superviseur de post-production sera tout à fait naturel. À ce poste, l’ancien monteur chapeautera divers projets.

S’il s’agit d’élargir encore plus, on pourra penser à un poste de directeur créatif, en charge d’assurer la coordination artistique globale des projets.

Si l’idée est de rester dans l’univers du jeu vidéo, on pourra s’orienter sur des missions de réalisateur de cinématiques. Il s’agira alors de créer des séquences narratives pour des jeux. À un échelon plus élevé, on pourra envisager un poste de directeur de cinématiques, avec un rôle de supervision sur divers projets.

Autre piste : celle de narrative designer, où l’idée sera d’appliquer les connaissances en montage et en storytelling pour participer à la création des récits interactifs des jeux vidéo.

Les avantages et inconvénients

Pour Samir Loukach, les inconvénients du métier sont assez évidents : « Quand on se lance, il peut être difficile de se faire une place. Décrocher ses premières missions en freelance, ce n’est pas toujours simple. La pression est donc d’autant plus grande quand on vous confie un projet, parce qu’il y a une espèce d’obsession de bien faire pour être certain de rester dans le carnet de contacts du commanditaire. J’ai le souvenir de changer et d’ajuster dix mille fois mes séquences sur des petits projets, en mode obsessionnel, et ça n’en finit plus parce que, plus on a les yeux sur un projet, moins on est lucide sur les choix à faire. Et la vérité, c’est qu’on en revient toujours à la première version et qu’il est inutile de tourner en rond ! Quand on veut intégrer un grand studio, c’est la même chose : il y a beaucoup de monteurs sur le marché, il faut donc tomber au bon endroit, au bon moment. Et même quand on est bien installé, on sent toujours la compétition qui est là et qui attend derrière la porte. C’est quelque chose qui me préoccupe un peu parfois, mais c’est aussi une source de motivation. Ça nous oblige à rester toujours hyper exigeant avec soi-même ».

La pression, on la retrouve sur les délais de livraison, qui sont souvent serrés. « Malgré tout, je ne vois plus cela comme quelque chose de réellement pesant. Avec les années et l’expérience, j’ai appris à ressentir les périodes de rush comme un plaisir de travailler vite : il y a une grande satisfaction dans le fait de gérer des projets exigeants sur des temps très courts, avec une poussée d’adrénaline qui donne encore plus d’entrain ! Je trouve ça très appréciable ! Et cela ne veut pas du tout dire qu’on baisse le niveau de qualité, pas une seule seconde ! Ce qui peut être plus gênant, ce sont les nuits blanches pour boucler un projet. Ce n’est jamais très sain… et avec les années qui passent, on apprécie de moins en moins et on aspire à des horaires plus équilibrés », confie le spécialiste.

Pour Samir Loukach, les innovations permanentes qui marquent le secteur sont aussi une grande source de satisfaction : « J’ai l’impression de m’amuser en bidouillant sur les nouveaux outils basés sur l’Intelligence Artificielle ou en regardant du côté des nouvelles techniques d’animation. Ça permet de se renouveler, de casser la routine, de continuer à apprendre. Que du plaisir ! ».