Missions
Les missions typiques du cadreur-monteur centré sur les domaines de l’e-sport et du gaming incluent :
1. Captation vidéo :
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- Préparer et manipuler le matériel de tournage (caméras, micros, éclairages) ;
- Filmer des compétitions e-sportives en direct ou des sessions de jeu ;
- Réaliser des plans créatifs en studio ou en extérieur pour du contenu promotionnel.
2. Montage vidéo :
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- Assembler les séquences tournées en un produit final cohérent ;
- Ajouter des effets visuels et sonores pour dynamiser les vidéos ;
- Intégrer des éléments graphiques spécifiques au gaming (overlays, animations, HUD).
3. Création de contenu
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- Réaliser des bandes-annonces, des teasers, ou des documentaires ;
- Concevoir des clips promotionnels pour des tournois ou des équipes d’e-sport ;
- Monter des vidéos récapitulatives pour des streams ou événements majeurs.
4. Gestion technique
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- Assurer une bonne qualité d’image et de son en post-production ;
- Optimiser les formats pour différentes plateformes (YouTube, Twitch, TikTok).

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Les responsabilités du Cadreur monteur
« Quand on a décidé de se positionner comme cadreur-monteur, on est doublement responsable de la qualité du produit audiovisuel ou du flux d’images. On est d’abord responsable de la qualité du matériel qu’on récupère à la source, en tant que cadreur ; et on est ensuite responsable de la qualité du traitement de ce matériau brut, en tant que monteur. C’est donc un vrai poste à responsabilité, dans ma conception à moi ! », explique Elodie Dubuc.
Pour Jörg Habermann, qui a également touché de manière ponctuelle au montage avant de se centrer exclusivement sur une mission de cadreur, la responsabilité, « c’est aussi celle de gérer les imprévus techniques lors des tournages et des directs ». Ce professionnel confirmé connaît parfaitement la situation puisqu’il travaille pour le Berlin Esports Arena depuis plusieurs années.
Compétences
Les compétences clés d’un cadreur-monteur se répartissent entre des savoir-faire techniques, artistiques et organisationnels. Voici les plus importantes :
1. Compétences techniques
- Maîtrise des équipements de captation :
- Savoir manipuler différents types de caméras (DSLR, caméras cinéma, drones) ;
- Régler les paramètres techniques : exposition, balance des blancs, mise au point, … ;
- Utilisation des outils de stabilisation (steadycam, gimbal, trépied).
- Montage vidéo :
- Expertise des logiciels professionnels comme Adobe Premiere Pro, Final Cut Pro, ou DaVinci Resolve ;
- Connaissance des workflows de montage, des transitions, des effets et de l’étalonnage ;
- Gestion des formats, des codecs, et des normes de diffusion (HD, 4K, formats pour le web ou la télévision).
- Post-production :
- Maîtrise des outils d’effets spéciaux (Adobe After Effects, Nuke) ;
- Connaissance de l’audio : synchronisation, mixage, traitement des bruits parasites ;
- Création et intégration d’éléments graphiques (textes animés, génériques, titres).
2. Compétences artistiques
- Cadrage et composition :
- Sens de la mise en scène : placement des sujets, gestion des lignes et des perspectives ;
- Création d’images harmonieuses en jouant sur la lumière, les couleurs et les ombres.
- Narration visuelle :
- Capacité à raconter une histoire à travers les plans et le montage ;
- Structuration des séquences pour maintenir l’intérêt et transmettre des émotions.
- Créativité :
- Savoir proposer des idées originales pour enrichir un projet ;
- Adapter le style visuel et sonore à l’objectif ou au public cible.
3. Compétences organisationnelles
- Gestion du temps :
- Capacité à travailler sous pression et à respecter des délais parfois serrés ;
- Planification des étapes de production (pré-production, tournage, montage, exportation).
- Polyvalence :
- Être à l’aise avec plusieurs tâches : tournage, montage, ajustements graphiques ou sonores ;
- Savoir s’adapter rapidement aux besoins spécifiques d’un projet.
« Dans les domaines très particuliers que sont ceux du gaming et de l’e-sport – et des événements live en général, il faut aussi être parfaitement à l’aise avec les outils et logiques de captation en direct. Ça veut dire savoir organiser le streaming, savoir gérer du multicam… », précise Elodie Dubuc.
Qualités
« Comme on intervient dans deux environnements différents – dans le feu de l’action sur le tournage et ensuite en salle de montage, on doit être deux fois plus près à bien travailler en équipe. Ça veut dire être hyper réceptif à toutes les demandes de direction artistique, en amont et puis aussi en pleine phase de travail. Il faut savoir être un exécutant et aussi savoir prendre des initiatives, trouver le juste équilibre entre ces deux postures », explique Elodie Dubuc.
« Si on déroule le fil de ce que cela implique, on va trouver des exigences en matière de rigueur, d’attention aux détails, de flexibilité avec les personnes, et puis aussi une capacité à travailler dans des ambiances parfois un peu tendues, il faut l’avouer, notamment parce que les timings sont souvent serrés ».
Niveau d’études nécessaire
Il n’existe pas de parcours strictement défini pour devenir cadreur-monteur, mais un niveau Bac +2 à Bac +3 est souvent requis pour acquérir toutes les bases techniques et artistiques nécessaires.
Formation
Plusieurs formations permettent d’acquérir les compétences techniques nécessaires dans les domaines de la captation vidéo et du montage.
1. BTS Métiers de l’Audiovisuel (option Image ou Montage et Post-production)
Cette formation Bac +2 est accessible après un Bac général ou technologique (STI2D, STD2A). Elle permet d’acquérir les bases du cadrage, du montage vidéo et des techniques de post-production.
2. DUT Métiers du Multimédia et de l’Internet (MMI)
Cette alternative de formation Bac +2 est axée sur la production multimédia, avec des modules sur la vidéo, le cadrage, et le montage.
3. Licences professionnelles en audiovisuel
- Spécialisations possibles : « Techniques et activités de l’image et du son », « Techniques de post-production ».
- Accessible après un BTS ou DUT pour approfondir les compétences en cadrage et montage.
Elodie Dubuc, elle, a intégré une école de cinéma directement après un Bac général, option audiovisuel. Formée sur les bancs de l’EICAR (l’École internationale de création audiovisuelle et de réalisation de Paris), elle y a profité d’un cursus très professionnalisant, ancré dans la pratique. « C’est dans le cadre de mes études que j’ai touché à mes premières caméras professionnelles. Concrètement, on vous apprend la composition de plans… On découvre tous les logiciels de montage classique. En général, en école, on va privilégier Final Cut Pro. Et puis il y a toutes les questions d’étalonnage, comment on ajoute des effets visuels, comment on gère le mixage sonore. Tout ça, ça s’apprend par la pratique, en travaillant sur des courts-métrages. C’est la voie classique pour apprendre à l’école ! ».
On ne négligera pas l’importance de la formation et de la pratique autodidactes sur les différents logiciels de montage : non seulement Final Cut Pro, mais aussi Adobe Premiere Pro ou DaVinci Resolve. « En règle général, on arrive à imposer son logiciel de prédilection quand on travaille. Ça a presque toujours été le cas pour moi, en tous les cas. Mais, pour des raisons de format ou de compatibilité, vous allez avoir beaucoup de sociétés de production qui vont vous demander de travailler avec tel ou tel logiciel, donc mieux vaut être bien préparé », explique Elodie Dubuc.
Pour quelle structure travailler ?
Pour les cadreurs-monteurs souhaitant se diriger principalement vers les domaines du gaming et de l’e-sport, on pourra consulter en priorité les besoins auprès des structures suivantes :
- Structures d’e-sport : Vitality, Karmine Corp, GamersOrigin ;
- Studios de production spécialisés : Blacknut, Ocelot Production ;
- Plateformes de streaming : Twitch France, YouTube Gaming ;
- Éditeurs et développeurs de jeux : Ubisoft, Riot Games, Focus Entertainment ;
- Agences de communication gaming : Hurrah Group, Freaks 4U Gaming (notamment pour la production de trailers).
Salaire
Un cadreur-monteur qui fait ses premières incursions sur des tournages peut espérer toucher entre 25 000 et 30 000 euros bruts par an. Cela correspond à un salaire mensuel compris entre 2 100 euros et 2 500 euros bruts environ. La rémunération est, sans surprise, légèrement supérieure à celle proposée à un cadreur, puisque le professionnel endosse une responsabilité supplémentaire.
Un technicien disposant de deux à trois d’expérience peut dépasser les 2 900 euros bruts mensuels, soit un salaire annuel de 35 000 euros.
Pour un profil confirmé, justifiant de plus de cinq ans d’expérience ou de plusieurs projets significatifs, la barre de 50 000 euros annuels peut être aisément franchie. Cela correspondra à une rémunération mensuelle de près de 4 200 euros par mois.
Notons que l’ensemble de ces salaires sont valables sous statut salarié. Pour un professionnel indépendant, on pourra compter sur une rémunération minimale de 60 000 euros bruts par an. Ce chiffre pourra être dépassé assez facilement en visant de gros projets et de grosses structures.
Évolution de carrière
Le métier de cadreur-monteur offre plusieurs possibilités d’évolution. Voici les principales évolutions de carrière :
1. Spécialisation technique
- Réalisateur technique : Superviser la prise de vue et coordonner les équipes techniques sur des projets plus complexes ;
- Chef opérateur : Responsable de la direction artistique et technique des prises de vue, notamment en termes d’éclairage et de composition ;
- Monteur senior ou chef monteur : Gestion d’équipes de montage, supervision des projets, et contribution artistique accrue ;
- Coloriste : Spécialisation dans l’étalonnage et le traitement des couleurs pour la post-production.
2. Évolution vers la réalisation
- Réalisateur : Avec une solide expérience en cadrage et montage, il est possible de passer à la réalisation de projets audiovisuels (films, documentaires, publicités) ;
- Réalisateur de contenus digitaux et de capatations (concerts, e-sport): Développement de compétences pour produire des formats adaptés aux plateformes numériques (YouTube, TikTok, etc.).
3. Diversification dans d’autres métiers de l’audiovisuel
- Motion designer : Intégration d’animations et d’effets graphiques en post-production ;
- Scénariste audiovisuel : Participation à la conception et à la création de contenus en amont des tournages.
- Réalité virtuelle et augmentée (VR/AR) : Appliquer ses compétences dans la création de contenus immersifs.
Les avantages et inconvénients
Pour Elodie Dubuc, « coupler deux métiers, celui de cadreur et de monteur, c’est tendre une carte de confiance : les équipes de production aiment bien avoir quelqu’un qui va être là aussi bien pendant la phase de production qu’en post-prod. On briefe une seule et même personne sur la direction artistique, on a le même cachet technique, on s’assure une cohérence de traitement, en réalité ».
La question qui peut se poser est : est-il plus facile de décrocher un contrat pour un cadreur-monteur que pour un « simple cadreur » ? « Pas forcément », répond Elodie Dubuc. « Il n’y a pas non plus une priorité absolue d’engager des personnes qui savent faire les deux. On peut aussi avoir envie que chacun se concentre sur sa tâche, on peut se dire que les gens sont plus spécialisés (même si ce n’est pas vrai – on peut exceller au cadrage et être en même temps très bon dans le montage, les deux tâches ne se gèrent de toute façon pas au même moment!). Souvent, les équipes de production ont aussi leur monteur fétiche. Un cadreur, on le change plus facilement, il y a moins d’implication artistique. On ne va donc avoir aucun mal à composer des équipes avec un monteur qui est juste monteur, et un cadreur qui est juste cadreur ».
Du haut de ses dix années d’expérience, Elodie Dubuc avoue aussi que sa double spécialisation peut être à double tranchant : « Lorsque j’aime le projet, je suis contente de pouvoir aller un peu plus loin dans la participation artistique en mettant les mains dans les rushes et en m’occupant du montage. À l’opposé, quand un tournage a été un peu long, un peu éprouvant, pas forcément passionnant, on peut avoir envie de changer d’air et on peut traîner des pieds à l’idée de devoir rester présent pour la phase suivante, c’est vrai ».